lundi 25 janvier 2021

Le bruit et l'odeur des campagnes… protégés par la loi – Chronique du 26 janvier

Bonjour-bonjour

 

A présent le bruit et l'odeur des campagnes sont reconnus "patrimoine sensoriel" et désormais protégés par la loi. (Voir ici)

Par conséquent, fini le recours à des insecticides pour se débarrasser de cigales trop bruyantes ; finies également les procédures entamées contre les déjections d'abeilles (comme à Pignols – Puy-de-Dôme) ; ou bien, comme on l’a encore en mémoire, la plainte à l’encontre du coq Maurice qui, dès le lever du soleil, faisait résonner son chant dans l’ile d’Oléron.

 

 

On est peut-être un peu surpris d’entendre parler de « patrimoine » à propos de tels phénomènes, comme l’odeur des bouses de vaches ou le braiement de l’âne. C’est qu’on croyait qu’un patrimoine était un bien matériel hérité des ascendants et conservé pour être transmis descendants. Mais l’UNESCO nous a habitués à la notion de patrimoine « immatériel » tel que des paysages ou des saveurs culinaires. L’idée reste qu’un patrimoine est tout ce que nous avons le devoir de transmettre après l’avoir reçu, y compris toutes ces choses indéfinissables qu'importent la trace de la vie de nos aïeux . 

Bien entendu, on peut l’admettre et malgré tout contester que ça puisse s’appliquer aux odeurs et bruits de la campagne – car s’agit-il d’un bien ? Par définition on considère en effet que la notion de patrimoine ne s’applique qu’à des biens et non à des éléments nuisibles ou même neutres. S’agit-il de sauvegarder des traces anthropologiques de l’activité des hommes qui risquent de disparaitre avec le temps, comme le tintinnabulement des cloches de vaches ; ou seulement de paysages à sauvegarder, comme les coteaux de champagne ? Oui, sans doute, car ce sont des lieux constamment arpentés par des hommes au travail, qui ont fait de ces espaces des lieux de vie. Il se peut même que ces endroits aient servi simplement de cadre ancestral où l’humanité s’est développée, comme l’abri de l’homme de Cro-Magnon

 

 

Abri de l’homme de Cro-Magnon, aux Eyzies-de-Tayac (Dordogne)

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