Jusqu’à il y a un an encore il était inconvenant d’évoquer la capacité de certains à « postillonner » ; tout juste si on acceptait de comprendre de quoi on parlait. Et puis voilà que l’épidémie de covid éclate et que les médecins épidémiologistes nous affranchissent : le virus se propage par des « postillons » que chacun propulse en parlant. – Chacun ? – Oui, même les mieux éduqués, même ceux qui font tout pour l’éviter. On ne peut l’empêcher qu’à condition de se couvrir la bouche par un masque adapté ou alors de se tenir à une distance de plus de 1 mètre pour que les postillons retombent avant de pénétrer dans nos poumons.
Voilà – mais ça, c’était avant. Avant que les virus mutants ultra contagieux arrivent. Et avec eux, la distance passe de 1 mètre à 2 mètres (6 pieds pour les anglo-saxons)
Vous voilà prévenu : votre capacité à postillonner a doublé sans que vous en soyez conscient, simplement par la vertu de variants exotiques. – Et si cette distance n’est pas respectée, ou bien si on constate qu’elle ne suffit déjà plus, alors ? – Alors, mesure radicale, il vous reste à … vous taire. Oui, vous taire, ne plus ouvrir la bouche pour parler, même derrière votre masque. Faire comme Beethoven qui était sourd comme un pot, et qui ne communiquait avec les autres que par écrit (un petit carnet sur lequel il écrivait ses messages et qui recevait les réponses par le même truchement). Ça ne devrait pas nous dérouter, nous qui sommes déjà habitués à communiquer par SMS. En plus on a déjà les formules abrégées pour faire ça le plus rapidement possible ; par exemple, un petit message d’amour, bouche cousue :
- Wétu ? Jtm : tu m’ex6t bcp é j te veu 4me
RSTP
Bizoo (1)
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(1) Traduction pour les seniors qui n'auraient pas appris à communiquer comme ça : "Où es-tu ? Je t'aime : tu m'excites beaucoup et je te veux pour moi (= for me). Répond s'il te plaît. Bisou"
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