samedi 6 février 2021

Malheur aux messagers ! – Chronique du 7 février

Bonjour-bonjour

 

Comme moi vous vous êtes peut-être demandé « Pourquoi les vaccins Moderna et Pfizer sont-ils fragiles au point qu’on doive les conserver à -70° ? » La réponse a été donnée par l’Inserm et elle passe par les propriétés générales de l’ARN-messager.

Petit cours de biologie cellulaire : « Lorsqu’une cellule a besoin d’une protéine, le plan de fabrication de cette dernière est "photocopié" – les scientifiques disent que son "gène" est "transcrit". La copie ainsi générée – un ARN messager – est ensuite exportée hors du noyau et rejoint les ribosomes où elle permet la synthèse de la protéine demandée. Très instable et fragile, cette copie est ensuite rapidement détruite. » (Lire ici) On comprend que si la copie se conservait après que son message ait été reçu, elle pourrait répéter indéfiniment son ordre, comme une photocopieuse que serait bloquée à reproduire le même original. La fragilité de l’ARN-messager est donc un bienfait de la nature et c’est très normalement qu’il faut congeler le vaccin qui le contient tant qu’il est hors de l’organisme humain.

 

- Mais on peut fort bien généraliser cette particularité des messagers. Bien entendu on pense immédiatement au coureur de Marathon. 

Petit cours d’histoire antique : « En 490 avant Jésus-Christ, juste après la bataille de Marathon Phidippidès est envoyé par Miltiade pour annoncer la victoire à la ville d’Athènes. Partant de la plaine où les hoplites viennent de déferler sur les Mèdes, il court tout le long du trajet (une quarantaine de kilomètres) et s’effondre dans la ville en proclamant dans un dernier souffle : nenikekamen, « nous avons gagné ». » (Lu ici)



Si la prouesse du coureur de Marathon reste dans les mémoires, c’est davantage comme exploit sportif que pour déplorer son triste sort et il en irait de même pour les innombrables messagers qui ont été trucidés après avoir délivré leur message. On dira que c’est généralement parce qu’ils ont apporté une mauvaise nouvelle ; mais c’est aussi parce que, le message délivré, le messager n’a plus aucun intérêt.


- Et on peut encore le vérifier en lisant Freud

Petit cours de psychanalyse : Feud considère en effet les symptômes de la pathologie psychique comme constituant un signe exprimant un désir refoulé parce qu’insupportable. Dès lors que l’analyse a révélé ce secret, le symptôme doit disparaitre après avoir joué son rôle de signifiant : c’est ainsi que la psychanalyse peut guérir les souffrances psychiques.

 

- Qu’on soit en biologie cellulaire, dans l’histoire des peuples ou dans celle du psychisme de l’individu, la conclusion reste la même : malheur aux messagers.

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