Bonjour-bonjour
A la suite d’un accord entre certains pays et les fabricants de vaccin, l’Inde et l’Afrique du Sud (pour ne parler que d’eux,) pourront de fabriquer le vaccin covid librement. Cet accord exclut néanmoins les tests et les traitements qui font partie intégrante de la lutte contre la maladie. Cette carence a entrainé des commentaires attristé qu’on lira ici.
« Un bon compromis laisse toujours tout le monde en colère » disait Bill Watterson, dans l’une de ses BD humoristiques Calvin et Hobbes.
A l’évidence cet accord lui donne raison – mais reste à savoir pourquoi.
- Les labos qui font des profits pharamineux sur les vaccins considèrent qu’il s’agit là d’un retour sur investissement sans lequel la recherche ne serait plus possible. Ces profits font partie du dispositif qui leur a permis, à eux Big-Pharma et à personne d’autre, de découvrir et de développer ces vaccins à ARN messager sans lesquels la maladie serait encore un fléau sans remède. Et de citer les vaccins Russes et Chinois dont les performances ont été très décevantes.
- Quant à Médecin sans frontières, Christos Christou leur Président déplore « qu’une pandémie qui a coûté la vie à plus de 15 millions de personnes » n’ait pu suffire à imposer un accord sur la levée des brevets.
Le débat est donc posé : il consiste en l’affrontement entre l’exigence de profit et l’inconditionnalité de la sauvegarde de vies humaines. Peut-on admettre que le profit soit mis au même niveau que le sauvetage de ces vies ? Y a-t-il de la place pour deux valeurs transcendantes ? Si on admet l’une est-ce qu’on évacue l’autre ? L’humanitaire signifie-t-il qu’on ne veut plus rien admettre relevant du profit ? Par contre, si on considère les profits comme le moteur de l’activité humaine, est-ce à dire qu’on rejette tout ce qui n’y participe pas, y compris les humains eux-mêmes ?
Pourtant, un accord a été signé : en quoi peut consister un compromis entre ces deux exigences si contraires l’une ? Peut-on à la fois dire "je suis sensible aux malheur que constitue les pertes en vie humaine", mais "je refuse d’investir sans réaliser des profits" ?
A l’opposé, entendrons-nous Médecin sans frontières dire « Nous acceptons de que la médecine soit soumise dans une certaine mesure à la logique du marché, mais nous imposerons des limites à cette loi : quand les labos réalisent des profits dans des pays où l’on peut payer – soit. Mais là où la pauvreté ne le permet pas, il faut oublier cette règle. »
--> Il faut dire qu’il ne s’agit pas là d’une nouveauté : il y a quelques années les prix des médicaments anti-cancéreux ont fait scandale : ils étaient si élevés que seuls les pays les plus riches y avaient accès. Cette affaire a fait tant de bruit que les labos ont décidé de moduler ces prix en les ajustant en fonction des moyens des différents pays : seuls les plus riches payaient le plein tarif, les plus pauvres payent à hauteur de leurs ressources.
Généreux ? Peut-être. Mais ça correspond aussi aux pratiques de bandits de grands chemins qui laissent à leur victime la vie sauve à condition de les avoir délestées de tous leurs biens.
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