Bonjour-bonjour
J-M Blanquer, Christophe Castaner, Amélie de Monchalin, ont été battus aux élections législatives, pendant que de nouveaux députés entraient au Palais Bourbon pour les remplacer. Salariés au Smic, issus des classes populaires ou moyennes, ils ont tous été élus avec la Nupes.
* Elue : Rachel Keke, 48 ans, femme de chambre de l’Ibis Batignolles, investie par la Nupes dans le Val-de-Marne, s’est fait connaître du grand public pour avoir tenu tête 22 mois à la multinationale Accor.
* Elu à Nantes, Andy Kerbrat (Nupes), 31 ans, travaille dans le centre d’appels. La veille de l’élection, il y travaillait encore
* Elue également, Mathilde Hignet (Nupes), 29 ans, est ouvrière agricole et vient de remporter le siège de la 4ème circonscription d’Ille-et-Vilaine. Fille d’agriculteurs, elle travaille à temps partiel et touche le Smic. (lire ici)
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« Des « gens qui ne sont rien » entrent à l’Assemblée nationale » titrait cet article que j’ai tenu à citer un peu longuement parce que j’y trouve un prolongement de mon article d’hier où je disais « Bye-bye aux premiers de cordées ».
- Plus de Science-po, plus d’ENA, même plus de diplômes universitaires. Ce qu’il a fallu à ces élus, femmes de ménage ou ouvri.er.ères c’est de la pugnacité et un sens aigu de la justice.
Mais l’intérêt de leur élection n’est pas seulement là. Il s’agit de faire entrer à l’Assemblée Nationale la parole de ceux qui vivent dans le besoin avec des fins de mois qui commence quinze jours avant. Cette élection n’est pas un concours de vertu (ça serait comique d’ailleurs avec des gens comme Damien Haddad) ; ni quelque chose comme l’épreuve des poteaux de Koh-Lanta où seul le plus résistant réussit. Mais il s’agit de faire connaitre les besoins des hommes et des femmes dont « ces gens qui ne sont rien » portent la parole.
- Les besoins sont des états vécus, et pour les connaitre il faut les vivre. On sait qu’ATD-Quart monde, la grande association qui porte secours aux démunis, exige de ses bénévoles qu’ils aient une expérience qui les rend proches de la pauvreté. Il ne s’agit bien sûr pas de vivre dans la rue, mais plutôt de vivre simplement afin de rester proches de ce que vivent gens qui sont dans la misère : « nous induisons ainsi une cohérence entre nos convictions et notre vie au quotidien ». (Voir ici)
Et cette connaissance, ce ne sont pas les fameux « premiers-de-cordée » qui pourront nous la donner, sauf à réciter les informations glanées ailleurs. Il faut avoir ressenti la morsure du besoin et du dénuement pour le savoir.
Rachel Keke, Andy Kerbrat, Mathilde Hignet : eux, il.elles le savent. Et c’est pour cela qu’ils ont leur place au Palais Bourbon.
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