vendredi 10 juin 2022

L’élection législative expliquée aux enfants – Chronique du 11 juin

Bonjour-bonjour


A supposer que vous ayez des enfants ou des petits enfants, voire même des neveux, il vous arrive peut-être de vous demander comment leur expliquer l’enjeu de l’élection de demain.

"Le Point du jour" vient à votre secours. Écoutez ceci :

- Papy, dis Papy : qu’est-ce qui se passe demain dimanche ? C’est quoi toutes ces discussions avec tes copains à l’heure de l’apéro ?

- Tu as raison Hugo : on discute beaucoup de l’élection législative qui va renouveler la chambre des députés et donner ou non une majorité au président Macron, récemment réélu.

- C’est quoi tout ça, Papy ? J’y comprend que pouic.

- Disons qu’il s’agit de savoir qui, de Macron ou de Mélenchon, va gouverner la France durant 5 ans.

- « Macron ou Mélenchon », c’est qui ça ?

- Demande-moi plutôt qu’est-ce qu’ils veulent faire. 

Je vais essayer de t’expliquer. Tu aimes les gâteaux n’est-ce pas Hugo ?

- Oh oui, Papy, surtout les gâteaux au chocolat.

- Il ne t’arrive pas parfois de te plaindre que ta part soit trop petite ?

- Ça c’est sûr Papy, et souvent c’est parce qu’on m’a donné la plus petite, parce que je suis plus petit que les autres. Et ça c’est trop injuste. 

 

- Monsieur Mélenchon pense comme toi mon petit. Il dit que pour avoir une plus grosse part de gâteau il n’y a pas besoin de faire un plus gros gâteau, mais simplement de changer celui qui fait le partage. Ainsi pour la France, il veut un gouvernement qui donne plus aux démunis, avec pas plus de travail mais plus d’impôts sur les riches. 

- OK Papy, je suis pour monsieur Mélenchon. Toi aussi ?

- Pas forcément, parce que monsieur Macron dit autre chose. Imagine que tu aies reçu une part de gâteau qui ne te convienne pas. Ta maman t’a prévenu : tu ne dois pas regarder dans l’assiette de ton voisin, ça ne se fait pas. Alors comment tu fais ?

- Heuh… Je ne sais pas moi. Je crie que j’ai faim et que je n’ai pas assez.

- Et tu aurais raison, Hugo. Mais tu dois aller plus loin. Au lieu de te plaindre de l’injustice de la répartition, tu devrais exiger que le gâteau soit plus gros. Comme ça, même si ton a voisin a plus que toi, tu t’en fiches parce que, finalement, tu as assez.

- Bon, d’accord. Et c’est pour cela que tu te disputes avec tes copains à l’heure du pastis ?

- On peut dire ça, mais il faut quand même expliquer. Si ton gâteau au chocolat est transformé en économie de la France, le principal comme on vient de le dire n’est pas de savoir comment les profits sont partagés, mais s’ils sont assez importants pour satisfaire tout le monde. Ceux qui sont d’accord avec le Président Macron veulent que la France produise plus, et c’est pour cela qu’il faut travailler plus. Plus d’années avant la retraite, plus d’heures sup’ – moins d’impôts, et voilà le gâteau qui grossit. 

-  Alors vous n’arrivez pas à être d’accord là-dessus ?

- C’est que monsieur Mélenchon il veut moins d’impôt sur le travail et plus d’impôt sur le capital. Alors que monsieur Macron avec la Flat tax (1) il taxe moins le capital que le travail . Et alors là ou bien on fait du social ou bien on fait de la compétition économique : on n’a pas fini d’en discuter.

- J’y comprends rien à cette histoire de taxe, Papy

- Bon laisse tomber. Contente-toi de savoir si ta part te suffit.

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(1) La Flat tax est un prélèvement à taux unique de 30% sur les revenus du capital. A la différence de l’impôt sur le revenu du travail qui est progressif, cette taxation est forfaitaire et elle favorise les plus gros revenus. En effet un impôt à taux unique « allège l’impôt des plus riches, répartissant ainsi davantage l'imposition sur les moins riches, à la différence de l’impôt progressif. » Lire ici.

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