vendredi 26 août 2022

Savez pas quoi faire ? Dev’nez prof ! – Chronique du 27 août

Bonjour-bonjour

 

Le Ministère de l’Éducation nationale est en déroute : plus de profs à mettre devant les élèves ; personne ne vient sonner à la porte des recruteurs rectoraux ; d’ici à 6 mois (congés de maladie habituels en février) il faudra fermer des classes et renvoyer tout le monde vers le privé.

… Mais bien sûr tout ça c’est ce qui arriverait si nous n’avions pas des gouvernants sages et prévoyants. 

Voici un train de mesures déjà mis en place :

            - Le niveau de recrutement récemment hissé au master 2 (bac plus 5) vient d’être ramené à la licence (bac plus 3) – du moins pour les intérimaires (ceux qui vont massivement venir, du moins on l’espère, remplacer les candidats-titulaires partis voir ailleurs).

            - La formation de ces intérimaires sera ramenée à … 4 jours (actuellement elle est de 800 heures étalée sur 2 ans)

            - Dans l’urgence on recrute les profs d’école manquants en faisant passer un test aux collés du concours, avant d’élargir aux titulaires de la licence. 

            - Et écoutez bien : ce test consiste en une dictée de texte et une autre de chiffres. 

            - Bien sûr les listes complémentaires des concours donnent  accès direct au paradis de la classe devant 30 moutards qui vont triturer leurs smartphones pendant toute la journée (sans doute pour dénoncer à l’imam leurs profs blasphémateurs). (Lire ici)

 

Alors il y a bien des choses à dire : déjà s’étonner qu’un métier si remarquable et si peu contraignant (18h de travail par semaine !) soit délaissé par la jeunesse. 

En suite – et surtout – constater que désormais 4 jours de formation suffisent pour se préparer à affronter la classe : que d’efforts et d’argent gâché quand on compte les 800 heures habituelles. On dira qu’avec ce peu de temps on ne saura pas faire la classe et donc que les élèves en pâtiront. Sans doute sauf si…

… Sauf si la préparation donnée dans les instituts ad hoc ne servait à rien et que ce soit seulement sur le terrain qu’on apprenait à enseigner ? 

- Ce propos est excessif j’en conviens mais il comporte une part de vérité. Cette vérité est que si on distingue entre formation initiale (avant le concours) et formation continue (après le concours et durant la carrière), la seconde est bien plus utile que la première. 

Ceci remet en cause l’utilité de la pédagogie comme science dont la possession donnerait prise sur la réalité de la classe. Mais au cours de ma carrière d’enseignant-formateur je n’ai pas subi de démenti radical.

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