mardi 23 août 2022

Merci patron – Chronique du 24 août

Bonjour-bonjour

 

Manque de garçons de café, d’infirmières, de médecin, de profs… Dans toutes sortes de domaines le reflux du chômage révèle des ilots d’activités désertifiés, en pénurie totale de main-d’œuvre faute de volontaire. Qui donc voudrait travailler en « horaires coupés », alors qu’on trouve des horaires normaux dans d’autres entreprise ? Et qui donc voudrait faire les journées d'un médecin de campagne ? Ou faire la classe à des loulous qui n’ont qu’une idée : sécher les cours et « chouffer » pour des dealers ?

La réponse est simple : payer plus et mieux – et quand les horaires sont coupés donner un jour de congé hebdomadaire en plus. On connait ce principe, reste à voir comment ça fonctionne dans la réalité – par exemple aux Grands Buffets de l’Aude :

            - La direction des Grands Buffets a décidé d’indexer les salaires au coût de la vie: d’ici octobre, aucune fiche de paie n’affichera moins de 1900 euros mensuels net.

            - Les salariés en horaires coupés ont depuis longtemps trois jours de repos en moyenne par semaine.

Le patron les Grands Buffets, dans l’Aude, l’a fait – et il recrute à tour de bras. (Lire ici)

 

- Les patrons ont eu l’habitude d’imposer leurs conditions parce qu’il y avait une longue file de chômeurs devant leurs bureaux de recrutement. Maintenant que ce n’est plus le cas, ils s’étonnent que les travailleurs posent à leur tour leurs conditions. C’est que le travail reste une contrainte dont on recherche toujours à se défaire.

 

Bon : augmenter les salaires et améliorer les conditions de travail, c’est facile sur le papier, mais dans la réalité : qui paye ?

Louis Privat, le patron des Grands buffets avait annoncé que pour financer sa politique salariale il ferait passer le prix de son buffet gastronomique à volonté de 42,90 euros à 47,90 euros. Ce qu'il a fait. Et il ajoute : « Les clients ne semblent pas en avoir fait un casus belli ». Dont acte. 

C’est le délégué du personnel qui conclue, expliquant ainsi le succès de cette politique de recrutement : « Des salariés ont pu se projeter, certains ont pris dans la foulée un crédit pour acheter une maison ou une nouvelle voiture »

 

- Reste le consommateur obstiné : « Oui, mais alors le petit noir sur le zinc va me coûter 2€ ? »

En effet, ça va coûter plus cher – mais si c’est le juste prix, chacun devra en tenir compte. D’ailleurs il y a de plus en plus des produits qu’on propose à la vente avec le label « juste prix » pour rémunérer les producteurs.


Façon de dire que tous les autres sont des voleurs.

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