jeudi 25 août 2022

Du passé faisons table rase… – Chronique du 26 août

Bonjour-bonjour

 

Emmanuel Macron l’a déclaré hier à Alger « Le passé, nous ne l’avons pas choisi, nous en héritons, c’est un bloc, il faut le regarder le reconnaître, mais nous avons une responsabilité, c’est de construire notre avenir pour nous-mêmes et nos jeunesses » (Lu ici)

 

Que faire du passé colonial de la France ? Pouvons-nous estimer que la page est tournée dès lors que les pays sont devenus souverains ? Ainsi de Nicolas Sarkozy allant même jusqu’à dire que la guerre d’Algérie ne concernait plus la France, la preuve en était qui lui-même n’était pas né à l’époque ? Ou bien, comme le font certains autonomistes antillais, que l’esclavage est toujours une blessure et une tare non seulement dans les mémoires mais aussi dans les vies des descendants d’esclaves ?

On remarquera que le Président français prend une voie moyenne : le passé est passé, mais… pas tout à fait puisque nous en avons « hérité ». Toutefois il ne faut pas que ce passé empêche la construction de l’avenir, comme ce serait le cas si la réparation de cette brisure que fut l’indépendance de l’Algérie était encore à faire. Pour la France la création annoncée hier d’une commission d’historiens français et algériens sur la colonisation (art. cité) suffirait à résoudre le problème – façon de dire que de nouvelles concessions – par exemple dans le domaine des visas – ne parait pas indispensable.

 

Laissons de côté la question du rôle que les politiques entendent faire jouer à l’histoire (cf. la « rente mémorielle » supposée tirée du passé par les dirigeants algériens), et demandons-nous plutôt quel rôle le passé peut jouer dans le présent. Question éminemment philosophique – trop philosophique pour être opérante dans la vie politique ? (1) Peut-être pas, puisque chaque génération doit résoudre ce problème « Que pouvons-nous devenir compte tenu de ce qu’on a fait de nous ? » Question où l’on reconnaitra la définition sartrienne de la liberté (2), mais que l’on peut aisément traduire par l’équilibre entre passé et présent que nous sommes régulièrement appelés à réaliser.

- Un exemple ? La place donnée à la technologie dans la résolution des désordres climatiques.

La fusion nucléaire ou la lampe à huile ?

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(1) En tout cas les jeunes élèves de terminale avaient à méditer sur ce problème lorsqu'on leur demandait autrefois en classe de philo de commenter cette formule "Le passé n'est pas passé; il n'est même pas dépassé"

(2) « L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-même de ce qu'on a fait de nous. » Sartre – Saint Genet, comédien et martyr 

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