Bonjour-bonjour
« Combien ça coute ? » a été un magasine télé consacré à l'argent et la dénonciation des gaspillages économiques : on pourrait le reprendre aujourd’hui tant des sommes inimaginables sont investies dans des projets dont l’intérêt pour les hommes est sans rapport avec leur montant. Ainsi de lancement de la fusée SLS, le lanceur du programme Artemis.
- Si je m’intéresse à ce projet, c’est que chaque lanceur – non réutilisable – coute la somme de 2 milliards de dollars.On comparera cette somme à celle des programmes humanitaires, mais aussi au cout des recherches sur la fusion nucléaire visant à atténuer le dérèglement climatique promulgué aux Etats-Unis (« Inflation Reduction Act ») accorde ainsi 280 millions de dollars au programme national de développement de la fusion nucléaire. (Lire ici)
Que dira le philosophe devant cette gabegie ? Va-t-il relativiser en disant que de tels projets sont sans comparaison avec d’autres financements ? Que l’intérêt de conquête spatiale est sans commune mesure avec son coût ? Qu’on ne peut pas comparer ces investissements sans prendre en considération les sommes indispensables pour lancer de tels projets, qui varient justement selon les technologies à mobiliser ?
Oui… mais la tradition sans laquelle la philosophie serait bien fragile nous enseigne aussi que les hommes sont démunis devant les ressources dont ils disposent : savent-ils en profiter avec prudence et parcimonie ? On nous demande aujourd’hui de gérer avec lucidité les sources d’énergie à notre disposition, et même de faire preuve de sobriété en ouvrant le robinet de la salle de bain. Et voilà que des milliardaires financent la conquête spatiale, déversant à plein flot des dollars pour arriver à des résultats dont personne ne peut aujourd’hui garantir que leur succès présentera une quelconque avantage pour l’humanité.
Seulement voilà : l’argent, c’est du pouvoir, non pas sur tout ce qui existe, mais bien sur les hommes. Et comme tout pouvoir il ne connait pas de limites autres que celles que lui imposent ses ressources.
Payer une fusée qui ne servira qu’une fois 2 milliards de dollars, c’est là un exemple d’abus, mais ce n’est qu’un exemple d’un dérèglement partout présent.
C’est l’ébriété et non la sobriété qui est la règle.
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N.B. Ce dérèglement dû à la profusion des biens est aussi constaté dans le monde animal avec les loups qui ravagent les troupeaux de brebis bien au-delà de leurs besoins comme si leur nombre était une invite à tuer sans utilité autre que de prendre du plaisir.
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