Bonjour-bonjour
Et si on parlait aujourd’hui… des règles des femmes ? Oui, les règles, les menstrues si vous préférez ?
Bizarre direz-vous ? Pas tant que ça : lisez plutôt ce qui suit.
Alors même que de nos jours il est devenu indifférent pour une activité professionnelle de savoir si c’est un homme ou une femme qui l’occupe (que ce soit ministre, avocate ou conductrice de bus), on répugnerait à se préoccuper de savoir si les femmes en question ont ou non leurs « périodes » ? Que ce sujet soit réservé aux femmes elles-mêmes, c’est assez normal ; mais que dire des préventions à leur encontre lorsqu’elles ont leur cycle ? Au point qu’aujourd’hui on préfère oublier que ça existe et que les femmes elles-mêmes sont contraintes de faire « comme si » ça n’existait pas : aucune d’entre elle ne dirait à ses collègues masculins « Je ne suis pas performante parce que j’ai mes règles » ? Quoiqu'on en dise, les règles restent une honte
Ainsi, tantôt les femmes sont « effacées » durant cette période et on les accables toute sorte d'ignominies (pour une liste non exhaustive lire ceci) ; et tantôt ce sont les règles elles-mêmes qui sont niées : plus de malaise, plus de maux de ventre plus de troubles de l’humeur, plus de saignements surabondants etc.
Du coup les hommes comme les femmes ont leur "souci menstruels" : comment vivre avec nos compagnes si on nie leur problèmes féminins ? Mais aussi comment considérer ces derniers comme des fait normaux, banaux mêmes ?
- Peut-être est-ce le moment d’évoquer l’indifférence, qui serait une posture intermédiaire : on peut prendre cet évènement en compte, mais on peut aussi l’oublier, un peu comme on oublie de regarder le ciel pour savoir s’il pleut quand on ne sort que pour s’engouffrer sous un porche voisin. Bien sûr si ma compagne a la migraine ce matin parce qu’elle a ses règles, je vais m’en soucier, mais exactement comme je m'informe de ses soucis chroniques de santé si elle en a. Le tabou véritable, ce n’est pas de parler de ces « affaires de femmes » ; c’est de n’en parler qu’avec embarras, en ressentant qu’il ne faudrait pas le faire. Or, on vient de le dire : notre époque de libération des femmes n’a pas encore réussi à nous défaire du tabou des règles : si les femmes ne sont plus taboues durant ce moment, les règles quant à elles le sont. (1)
- On dira qu’à ce compte on devrait accepter de penser le moment où elles vont au cabinet d’aisance – ce qui est franchement dégoûtant. Bien sûr : ce n’est pas parce qu’on efface un tabou qu’on l’institue en sujet de conversation courant. Les menstrues restent malgré tout perçues comme l’expulsion de déchets, et dès lors réservé à une certaine intimité.
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(1) Il n’est que de voir la manière qu’ont les marque de SH font leur pub : en dissimulant les serviettes dans des emballages de bombons ou les montrant maculées de bleu.
D’ailleurs Corinne Masiero a fait scandale à la cérémonie des Césars en s’exhibant non seulement entièrement nue, mais encore avec des pendentifs d’oreille faits avec des tampons rougis.
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