dimanche 11 février 2024

Il court, il court, le temps-court – Chronique du 12 février

Bonjour-bonjour

 

Monsieur Attal vit à cent à l’heure, non seulement pour lui-même – insaisissable toujours entre deux avions, deux voitures, deux meetings – mais aussi par les buts qu’il assigne à l’action gouvernementale. 

- Lors du séminaire gouvernemental de dimanche, il a déclaré : « Il n’y aura aucun temps mort pour l’action. Dès ce printemps, nous réglerons plusieurs urgence, /puis viendront/ un été de progrès sociaux et un automne du travail… A la toute fin de l’été, nous allons expérimenter le préremplissage des formulaires de demande de la prime d’activité et du RSA pour lutter contre la fraude et le non-recours. On le généralisera d’ici à 2025 »

 

Ouch ! Ça va vite ! Au cas où on n’aurait pas bien compris, Prisca Thevenot, la porte-parole du gouvernement prend soin d’enfoncer le clou : « Nous sommes réellement dans l’action », assurant que la « démarche » de M. Attal consiste à « écouter, dialoguer et aussi suivre les décisions qui ont été mises en place. Nous devons maintenant être sûrs [que les mesures] sont bien dans le quotidien des Français [et dire] en transparence, en honnêteté, mais en responsabilité, là où cela a fonctionné et là où nous devons pouvoir revoir la copie s’il y a besoin », a dit la porte-parole. (Lire ici)

 

--> C’est qu’il n’y a pas de place pour des mesures politiques sans effets immédiats, comme celles qui traînent en longueur et dont on ne peut espérer de résultat avant que l’horloge électorale n’ait sonné la fin de la mandature.

Est-ce seulement une mesure technique destinée à comptabiliser des succès à faire valoir dans la campagne électorale ? Oui, sans doute – mais « pas que ». C’est que le temps court, dans lequel le gouvernement inscrit son action, comporte d’autres contraintes.

 


Le « temps court ? Qu’est-ce que c’est donc ?

On pense généralement que ce temps est celui de la courte durée, soumise aux règles d’un agenda contraint, comme l’est celui d’un Ministre. Par opposition le temps long nous inviterait simplement à introduire dans nos projets la perception d’un avenir allant jusqu’à un horizon plus lointain, comme celui de l’évolution du climat.

C'est vrai, mais il ne faudrait pas oublier que ce ne sont pas les mêmes projets que se développent dans ces deux temporalité, comme le montre bien les mesures prises en fonction de « la fin du monde » par opposition de celles qui ont pour visée « la fin du mois ».


Je lis dans cet article « Pourquoi les revendications légitimes et les décisions démocratiques privilégient-elles les relances de la croissance, gourmande d’énergies disponibles, à échéances brèves (la fin du mois) au détriment de la mise en place de nouvelles énergies propres, mais à échéance de quelques décennies (« la fin du monde ») ? »

Pas besoin d’avoir fait Polytechnique et l’ENA réunis pour deviner la réponse : il suffit de voir la réaction des Gilets-Jaunes : c’est dans le présent que nous vivons et jamais une génération n’acceptera (sauf péril immédiat) de se sacrifier pour que vivent les générations suivantes.

 

Comment faire ? L’auteur de l’article cité nous donne la recette : « Le but est de trouver dans le temps court du présent des possibilités attractives pour épanouir le temps long. »

Fastoche !

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