samedi 3 février 2024

80 ans de paix : que de grands hommes perdus ! – Chronique du 4 février


 

Bonjour-bonjour

 

Les occasions de philosopher son rares ces jours-ci : raison pour être vigilant par exemple à propos des noms des nouveaux héros panthéonisés durant cette période.

« Aux Grands hommes la Patrie reconnaissante » peut-on lire sur le fronton du Panthéon : après Maurice Genevoix, Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Joséphine Baker, voici Missak Manouchian qu’on s’apprête à accueillir dans ce Haut lieu de l’héroïsme français. 

--> Rien que des personnages dont le renom est issu de la guerre, en particulier de la résistance à l’occupant : la Patrie leur est reconnaissante d’avoir su lutter pour que la France reste la France.

 

Et nous ? Nous voilà en panne, nous autres qui sommes venus après la guerre. - Hélas ! Rien n’est à notre disposition pour montrer notre valeur, dès lors qu’il ne s’agit plus de défendre la Patrie les armes à la main.

Je sais bien que certains ont été admis dans l’époque récente qui n’ont pas défendu la Patrie, en particulier Simone Veil. Reste qu’elle fut distinguée pour sa défense du droit des femmes : sans armes, mais non sans bravoure.

 

- Et le philosophe, qu’est-ce qu’il a à dire ici ? 

Éh bien que ce sont les circonstances qui font les hommes – du moins leur histoire. Le général de Gaulle, que serait-il devenu s’il était né en 1945 et qu’il se fut prénommé Jean-Marie ou Jackie ? Aurait-il eu un seul gène différent ? Bien sûr que non. Aurait-il sauvé la France ? Sûrement pas : elle n’en avait pas besoin.

Il serait devenu chef d’entreprise du CAC40 ou directement politicien ; épris de sa « chère vieille France », aurait-il fricotté avec l’extrême-droite nationaliste ? Sans doute pas : il aurait su imprimer sa marque à ce projet de faire triompher le renom de la France dans le monde entier, grâce à une politique étrangère ambitieuse ou par des actions touristiques efficaces. Pas de quoi le panthéoniser.

 

… Mais quoi ? je m’égare : la Personne du Général est si immense que, de toute façon, il ne peut pas être panthéonisé. La porte serait trop étroite pour lui.

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