jeudi 15 février 2024

Le château de cartes sénégalais – Chronique du 16 février

 


Bonjour-bonjour

 

La crise constitutionnelle sénégalaise déclenchée par la décision du Président, appuyée par un vote législatif (dont l’opposition avait été exclue manu militari) de reporter les élections législatives, rebondi aujourd’hui après l’annulation de cette décision par le Conseil constitutionnel.

On voudrait croire que cet épisode clôt le débat, le Conseil constitutionnel étant la plus haute juridiction en la matière. Sauf que sa légitimité est sérieusement mise en doute après que deux des sept juges de ce conseil aient été soupçonnés de corruption pour avoir manipulé les élections en éliminant de la course électorale l’un des principaux candidats (lire ici).


On aurait tort de croire qu’il ne s’agit-là que de péripéties concernant exclusivement le Sénégal. Car nous y voyons la preuve que la démocratie en général dépend d’un équilibre fragile entre les pouvoirs qui se contrôlent et se limitent réciproquement. Comme dans une cathédrale gothique dont l’élancement prodigieux est maintenu par les arcs-boutants qui contrebalancent la poussée de la voute, il suffit qu’un pouvoir soit délégitimé pour que l’équilibre de l’ensemble de la démocratie soit menacé.

Au Sénégal est-il encore temps de bloquer l’effondrement qui menace la paix civile ? Peut-on encore espérer une médiation ? Rien n’est écrit d’avance, sauf que cet effondrement était bien prévisible et qu’il doit nous servir de leçons : politiquement notre démocratie si robuste en apparence, a des pieds en argile.

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