dimanche 25 février 2024

Seule la victoire est belle – Chronique du 26 février

Bonjour-bonjour

 

Ah !... Mes amis, hier j’ai passé une mauvaise après-midi : j’ai regardé à la télé le match de rugby des 6 nations opposant la France à l’Italie. 

On pensera que je suis un supporter déçu de voir la France rester sur un match nul devant une équipe d’Italie qu’elle a battue tant de fois, et cela sur le terrain national.

- Oui, c’est vrai – mais pas seulement : je ne suis pas un grand amateur de sport à la télé, mais le rugby est un sport particulièrement spectaculaire qui peut plaire à un béotien comme moi. Voir ces énormes machines humaines se percuter tête en avant et après ça dévaler tout le terrain en slalomant entre d’autres montagnes de muscles, ça a quelque chose de réjouissant. Au lieu de ça, hier j’ai vu un combat de tranchées, où le plus lourd est en même temps le plus fort : drôle de performance…

Mais de tout cela je ne vous parlerais pas s’il n’y avait eu ces minuscules secondes de fin de match, quand l’Italie a manqué son pénalty perdant du coup l’occasion de gagner sur le terrain des français.

 


Car, voilà : le ballon légèrement trop à droite heurte le poteau et rebondit en dehors du but. Il aurait pu rentrer dedans si seulement il avait rebondi sur le poteau (arrondi, rappelons-le) vers la gauche, c’est-à-dire vers la victoire.

Qui a décidé de l’échec de l’Italie ? La maladresse d’un joueur ? Celui-ci s’est, il est vrai, excusé : on peut lire dans le Figaro d’aujourd’hui que Paolo Garbisi, le buteur malheureux, a soupiré « Je m'excuse auprès de toute l’Italie ». Mais moi, je dis : c’est le hasard qui en a décidé – si toute fois il peut décider de quoique ce soit. 

En vérité, personne n’a décidé du résultat, car cela signifierait qu’une intention peut obtenir un résultat aussi incertain. Il en va de ce tir au but comme de ces coups du tennis quand la balle vient d’écraser à quelques millimètres de la ligne de fond de court – donnant le point ou le refusant selon le coté où elle a touché le sol.

Supposez que l’Italie ait réussi son pénalty, qu’aurait-on entendu ? « Historique ! Le match du siècle ! » et puis « La France touche le fond », « Galtier menacé – Dupont, reviens ! » : tout ça pour 3 millimètres de mieux. La vérité c’est qu’on ne veut pas voir la vérité : la victoire n’est pas dans la nature des équipes, pas plus que dans celle des peuples qui s’identifient à elles. Je ne parle pas de la victoire en général, mais de certains de ses facteurs qui échappent à la volonté des joueurs. Dans ce cas, elle est aléatoire, inexplicable sauf de façon statistique, et encore. Peut-on reprocher à un joueur de ne pas avoir eu de chance ? 

Les sportifs africains sont plus sages que nous : lors des match de foot, ils s’efforcent de contrer les manœuvres des marabouts qui fétichent leurs joueurs.

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