Bonjour-bonjour
La nouvelle du jour : « Souhaitant révéler son travail au public, un salarié de la Pinacothèque d’Art moderne de Munich y a accroché clandestinement l’une de ses œuvres.
Si le personnel du musée s’est rapidement aperçu de la supercherie, « décision a été prise de garder le tableau exposé pendant que la galerie était ouverte et de le retirer après l'heure de fermeture à 18 heures », a déclaré un porte-parole de l’institution bavaroise au Guardian.
Qui a ajouté que le tableau mesurant 60 centimètres sur 120 « n’a reçu aucun retour positif des visiteurs ». (Lu ici)
A cette occasion on apprend que ce geste n’est pas isolé et que dans de nombreux musées des inconnus sont venus accrocher subrepticement leurs œuvres à côté des chefs-d’œuvres.
Selon moi, il s’agit certes d’un besoin de reconnaissance, mais sans doute aussi de la volonté de montrer que l’œuvre d’art dépend de la reconnaissance du public – qui elle-même dépend de l’exposition dans un lieu reconnu comme autorité.
Retour de balancier de l’histoire : alors que, dans les années 70 on méprisait ouvertement les musées dénoncés comme lieu de mort pour l’art, qui pour être vivant doit être sans cesse nourri de la jeunesse et de la nouveauté – voici qu’aujourd’hui il n’y a pas de vie pour l’œuvre en dehors de l’exposition dans un lieu faisant autorité.
L’autorité : voilà le mot à la mode, et voilà ce qui anime notre époque. À l’École, dans les débats parlementaires, ou dans la rue, c’est son absence qui fait scandale et qui nourrit le sentiment d’insécurité qui porte la vie politique. On voit bien que la vie artistique suit le même chemin, et comme l’autorité ne saurait être in fine incarnée seulement par les musées, les quels dépendent des subventions publiques ou privées, c’est l’argent qui est la source de cette hégémonie. L’œuvre d’art dépend donc elle aussi de cette reconnaissance – je veux dire du nombre de zéros sur le chèque.
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