Bonjour-bonjour
Permettez-moi de donner pour une fois des nouvelles de ma bonne ville de Reims, laquelle est en émoi : la municipalité a décidé de détruire le pont le plus important de la ville qui enjambe l’autoroute et le canal qui la traversent pour le remplacer par une passerelle et des espaces verts – et ça commence dans un mois.
Selon la Municipalité, « ce projet vise à connecter la ville à l’eau et à la nature tout en développant les activités de loisirs autour de la halte nautique. » (Lire ici)
Bien entendu les opposants n’en démordent pas : ce pont a pour objet de permettre la circulation entre les deux parties de la ville et non de faire joli dans le décor.
Posé comme cela, on voit que ce sont deux philosophies de la ville qui s’opposent : l’une, qui est hédoniste, délaisse les besoins pauvrement utilitaires ; l’autre estime que ces besoins passent avant le souci de rendre la ville plus belle à regarder et plus agréable à vivre
Le travail s’oppose ainsi aux loisirs, ce n’est pas nouveau. Toutefois il y a un aspect qui reste dans l’ombre, constituant presque un soupçon : et si le projet du Maire était aussi - voire même surtout - de réduire significativement la circulation automobile dans le centre-ville auquel ce pont donne accès ? Après tout un tel projet peut fort bien être soutenu par deux orientations : l’une qui repousse et l’autre qui attire. Repousser les véhicules polluants : attirer les adeptes des centre-ville beaux et ludiques.
Oui, mais voilà : un projet peut surtout servir à en cacher un autre - il n’est pas utile de demander le quel cache et le quel est caché.
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