mardi 2 avril 2024

Maintenant, il faut payer – Chronique du 3 avril

Bonjour-bonjour

 

Nous étions un peu surpris d’entendre Bruno Lemaire affirmer sur un ton péremptoire qu’il nous faudra faire 10, puis 20 milliards d’économies pour rester dans les limites d’un déficit acceptable. Il est vrai que sortis récemment du « quoiqu’il en coûte » on restait dans l’idée que l’État avait les moyen de subventionner les misères du peuple.

L’explication du tour de vis opéré par Bercy vient de nous être fournie par les déclarations de l’agence de notation Fitch relayées ici. Observant d’abord que la dégradation de la note de la dette souveraine française avait été justifiée, l’agence poursuit : « Cependant, toute autre action de notation négative dépendrait d'une nouvelle aggravation importante de l'endettement public, ce que nous considérons comme improbable, comme le reflète la perspective stable ».

Ce sont les marchés financiers qui ont la main sur la politique budgétaire française : telle est la réalité. Cette situation en a une autre pour corolaire : l’endettement entraine une perte de souveraineté, et donc une limitation de la liberté politique des dirigeants. Raison pour laquelle le Ministre de l’Économie, des finances et… de la souveraineté industrielle et numérique – alias Bruno Le Maire – est si sourcilleux sur la question. 

Les politiques qui gouvernent sont donc soumis à un dilemme : soit ils restent dans la limite des ressources du pays, et ils ne peuvent engager de grands programmes très couteux mais qui leur permettent de réaliser de grands projets ; soit ils le font, endettent le pays et doivent ensuite payer l’addition.

On en est là. Reste à observer que les dirigeants « payent l’addition » en renonçant à des programmes de prestige. Mais lorsqu’ils pratiquent le « quoiqu’il en coûte » alors ce sont les citoyens qui doivent mettre la main à la poche.



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