Bonjour-bonjour
Valérie Rialland conseillère départementale LR du Var et professeure en lycée ironise sur les proposition de Nicole Belloubet concernant le recrutement des professeurs : « Pourquoi ne pas demander à Bert le ramoneur de devenir enseignant ? »
Extrait du film Marry Poppins
« Bert le ramoneur, pour ceux qui n'ont pas la référence, est l'acolyte de Marry Poppins qui vend des parapluies quand il pleut, des marrons quand il fait froid, et ramone les cheminées entre deux. /…/ La profession de ramoneur-vendeur-de-parapluies-et-de-marrons est parfaitement respectable, mais décider de baisser le seuil d'entrée, le niveau de diplôme minimal, pour pouvoir devenir professeur, et ouvrir le métier aux quatre vents, l'est beaucoup moins » ajoute notre conseillère (Lire ici)
- Bien sûr une telle chose n’est pas proposée, puisque si, effectivement, le concours pour devenir prof se passait à bac + 3 (au lieu de bac + 5 comme aujourd’hui) en revanche le futur enseignant aurait encore 2 ans de formation pour devenir définitivement prof, à bac + 5 donc. Mais retenons l’idée : pour devenir prof, il faut une solide formation dans la discipline enseignée. Oui, mais « pas que », vu qu’on a l’habitude de voir des néo-agrégés de littérature se crasher devant la classe de 4ème du collège Youri Gagarine de Trappes où il/elle vient d’être nommé/e/. N’y aurait-il pas aussi un talent pour enseigner sans lequel l’exercice de ce métier deviendrait improbable ? J’ai connu un jeune prof stagiaire de philo qui avait écopé d’une classe d’enseignement technique dont personne n’avait voulu. Et pourtant ! Peu après le prof-tuteur qui avait en charge son suivi m’avait dit : « Je ne sais pas comment il fait » ; il venait de rentrer dans sa classe, le trouvant assis sur le bureau et dialoguant avec ses 35 potaches. « Moi, ajoutait-il je ne saurais pas faire : je n’ai rien à lui apprendre »
--> Il en va du métier d’enseignant comme du métier d’infirmière : une part importante de l’enseignement, et en particulier tout ce qui permet de le faire entendre par des élèves dépend de la personnalité. Clemenceau disait : « On n’enseigne pas ce qu’on sait, on enseigne ce qu’on est. »
J’entends bien que la science pédagogique vient au secours de l’enseignant et que, même Bert-le-petit-ramoneur pourrait l’apprendre.
Mais même dans l’hypothèse où cette science donnerait au jeune prof des armes pour faire son métier il n’en reste pas moins qu’in fine c’est bien lui, avec sa voix de tête, son gros nez et sa silhouette bizarre qui va venir devant la classe pour faire entendre son message.
C’est exactement comme le dernier kilomètre en logistique : c’est peu de chose, mais sans lui, rien ne passe.
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