Bonjour-bonjour
Ce matin je tombe sur un article qui encourage les amateurs de voitures d’occasion à acheter sans hésiter des véhicules ayant 15 ou 20 ans d’âge et affichant 200000 km au compteur.
Ce qui sollicite mon attention, c’est le fait que, réciproquement, les possesseurs de ces voitures les ont gardées une vingtaine d’années. Pendant 20 ans ils ont su résister aux pressions commerciales qui les invitaient à acquérir le dernier modèle, celui qui ne roulait pas encore dans les rues, et qui affichait les meilleurs chiffres en matière de puissance, de sécurité ou de respect de l’environnement. Là-dessus les municipalités en ont rajouté avec les vignettes Crit’Air qui prétendent interdire l’usage de ces vieilles voitures dans les centres villes.
Ces amoureux des vieilles bagnoles ont donc oublié les pulsions sensuelles qui les portaient vers le Premium technologique ou esthétique. Comme les vieux couples qui deviennent de plus en plus solidaires avec le temps, ces automobilistes conservateurs se sentent liés à leur antique véhicule, comme si leur confort et leur sécurité dépendait de la longue habitude qu’ils en avaient.
Et pourtant… Dans les années 60 il existait bien une « libido carrulus », qui a fait de la fierté d’avoir une voiture une véritable passion amoureuse. Faute de pouvoir la mettre dans leur lit, ces personnes auraient aimé coucher dedans, et d’ailleurs les constructeurs ne se faisaient pas faute de les émoustiller d’avantage encore avec des détails esthétiques : c’était l’époque où la hiérarchie des chromes battait son plein.
De 1960 à 2024, que s’est-il passé pour que l’amour de la nouveauté incarné dans la voiture devienne une fidélité à l’ancienneté ? Devons-nous croire que, comme la libido qui vieillit avec l’âge, l’amour pour la voiture se soit assagi, puis modifié en attachement ?
Cette bonne vieille voiture, qui a connu mes joies et mes tourments depuis 20 ans, je vais la conserver comme on conserve les vieux pots de confiture.
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