Bonjour-bonjour
Il n’y a pas à dire : la vulgarisation scientifique, c’est une affaire de poésie. Oui, de poésie, parce que sans elle, il serait impossible de faire imaginer à un public non spécialiste des notions de la microphysique telles que les interaction entre les particules.
C’est ce que fait brillamment Etienne Klein dans cet article, à propos du boson de Higgs, à qui nous devons la découverte de l’origine de la masse, à l’occasion du décès de celui-ci à l’âge de 94 ans, survenu mardi dernier. Paix à son âme.
- Il s’agit donc de faire comprendre l’origine de la masse des particules (et in fine celle de notre propre corps, ainsi que des objets qui nous entourent) : à quoi les « briques élémentaires » que sont les particules doivent-elles d’avoir une masse ? C’était ce à quoi répondait l’intuition de Peter Higgs.
Rejetant la réponse superficielle : « parce qu’elles sont massives » (comme autrefois on parlait de la vertu dormitive de l’opium, oubliant l’analyse des propriétés chimiques du produit), Etienne Klein met en relief une réponse absolument enrichissante pour nous : la masse n’est pas une propriété substantielle, liée à la nature même des choses, mais elle est secondaire, entendez qu’elle résulte d’une interaction avec le milieu.
L’essentiel est dit, mais il reste à faire comprendre comment la chose se produit. Usant d’une expérience fort triviale, comme le fait de lancer une balle qui entraine une réaction sur le « propulseur » (un peu comme le recul de l’arme à feu sur la main qui la tient), il nous permet de saisir que partout dans l’univers existe un milieu générateur d’une telle réaction.
- Cette image est poétique dans la mesure où elle libère notre imagination nous permettant alors de saisir comment toutes les particules sont, comme les photons, dépourvues de masse, mais que c'est leur interaction avec le « champ quantique » – entendez avec le milieu – qui entraine (ou non) l’apparition d’une masse.
- Alors certes, avec ce « champ quantique », on touche aux limites de la vulgarisation, qui est de faire comprendre cette propriété du « vide quantique ». Mais on a déjà saisi l’essentiel : il existe une particule subatomique qui entraine cette interaction que nous découvrons avec la masse. A partir de là on peut commencer à distinguer la différence entre les propriétés « ontologiques » de la matière, et celles qui résultent de leur interférence, ce qui n’est pas sans intérêt pour notre compréhension du monde et de nous-mêmes.
Ce qui n’est pas rien.
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