vendredi 5 avril 2024

Ils n’arrêteront donc jamais ? – Chronique du 6 mars

Bonjour-bonjour

 

Il y a quelques jours je reprenais l’info selon la quelle la dessinatrice Coco, qui œuvre habituellement à Charlie Hebdo était menacée de mort pour son dessin (publiée par Libé) représentant un assiégé de Gaza poursuivant en salivant un rat.

Cette fois c’est directement à la une de Charlie que le sacrilège est commis : 

 


 

« Le nonoss qui excite la meute » – Dessin de Riss

 

Ici pas d’Islam, pas de wokisme mais le manque de respect qui finalement était aussi le moteur du scandale soulevé par le dessin de Coco. « C’est un très grand manque de respect envers le petit Emile…. On dit qu’on a la liberté d’expression, mais si c’est pour être insultant et irrespectueux envers un mort, allez vous faire soigner » peut-on lire sur X. (Cf. l’article ici)

 

On appréciera la modération de ce commentaire, et surtout sa capacité à mettre en relief le sujet qui fait problème : c’est le refus de respecter ce qui est respectable, comme la souffrance, le deuil, la foi religieuse. On peut très bien recevoir ces critiques, car ce n’est pas le fait d’avoir le droit de faire quelque chose qui autorise à le faire si c’est au prix de souffrances infligées à autrui.

Toutefois, il ne faudrait pas oublier la furie médiatique qui s’est emparée des chaines d’info 24h/24h lors de la découverte de ces restes : ce ne fut que reportages sur reportages pour mouliner sans cesse la même petite information : « Oui, c’est le crâne du Petit-Émile et quelques-unes de ses dents qui ont été retrouvées.» Et aussitôt :   

« Oui, le Petit-enfant-perdu est mort et peut être a-t-il été démembré ? On a retrouvé se petite culotte 100 mètres plus loin : qu’est-ce que cela signifie donc ?... »

Bref, le dessin de Riss ne va pas imaginer des trucs et des machins malsains. Il ne fait que décrire la réalité – du moins celle qu’on trouve sur ces télés d'info en continu. Inutile donc de s’indigner du dessin en question : mieux vaudrait s’en prendre à la réalité qu’il représente.

Mais rien n’y fait : « Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt » dit cet antique proverbe. 

Rien n’a changé depuis.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire