jeudi 4 avril 2024

Tout interdire sauf la poêle Tefal ! – Chronique du 5 avril

Bonjour-bonjour

 

Il y a quelques semaines, le Bureau Européen de l’Environnement (BEE) a eu l’idée de tester la présence des polluants éternels (PFAS, acronyme de « alkyls perfluorés et polyfluorés ») dans les organismes de 13 responsables politiques européens originaires de pays différents : sur les 13 testés, 7 se sont révélés positifs. De quoi accélérer le débat sur leur interdiction. (Lu ici)


- Hier, débat à l’assemblée sur l’interdiction des PFAS : les députés adoptent une proposition de loi visant à réduire l’exposition aux « polluants éternels », sans interdire les ustensiles de cuisine qui en contiennent : on interdit tout, sauf la poêle Tefal !

 


Je laisse à d’autres l’analyse des conséquences du combat entre le souci de la santé humaine et les exigences du profit capitalistique. Par contre, j’observe avec intérêt que les ustensiles de cuisine sont sortis du périmètre de la loi, comme si l’éternité des polluants contenus dans le téflon étaient compensée par l’éphémérité de sa présence au fond de la poêle.

On nous dit que ce qui est éphémère ne dure pas et disparait sans laisser de traces ; ainsi de la vie humaine, comme l’ombre fugitive des cadrans solaires… et comme les particules de PFAS ingérées avec mes oeufs brouillés.

 

Inconsciemment j’assimile l’éternité à quelque chose de sublime : rien dans la sphère de l’humain n’y participe, sauf les diamants, qui nous dit-on sont éternels – et voilà que maintenant les polluants le seraient aussi ?

Mais prenons garde aux assimilations confuses : l’éternité est un concept qu’on utilise fréquemment dans un contexte théologique : il s’agit de parler de Dieu ou des âmes.

Par contre l’éternité qui est prise ici dans le contexte de la chimie, désigne simplement ce qui est indestructible. Alors, bien sûr les organismes sont plus fragiles que les molécules comme celles-ci sont plus instables que les atomes et les particules élémentaires. Les PFAS sont éternels, comme l’azote ou l’oxygène. 

On ne va pas crier au miracle pour autant.

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