Les manifestations contre le projet de réforme des retraites l’avaient déjà signalé : les français n’aiment pas leur travail, et s’ils le pouvaient ils le quitteraient, empêchés qu’ils sont par la nécessité d’avoir un salaire.
Une enquête annuelle de l’Institut Gallup le montre aussi : c’est en Europe que les employés sont le moins investis. 72 % des Européens déclarent ne pas être engagés du tout dans leur travail, là où le chiffre se situe à 62 % au niveau mondial. Et selon l’enquête, les Français seraient les moins impliqués dans leur emploi au niveau européen.
Pour le comprendre, l’enquête Gallup met en cause la « culture d’entreprise » qui est « Beaucoup plus toxique en France que dans les pays d’Amérique du Nord. L’environnement est très bureaucratique, hiérarchique, et les managers partagent cette idée que si on ne surveille pas les gens, ils ne travaillent pas, et c’est faux. Ce n’est pas que les Français n’aiment pas travailler, c’est qu’ils n’aiment pas être contrôlés »
Ce que les français n’aiment pas, c’est le retour à l’ambiance de l’école. Ce qu’ils ne veulent plus, c’est le retour des pions et des heures de colles : que les résultats soient obtenus sur la base d’un contrat (même implicite) avec l’employeur – telle mission, tel salaire.
Alors, le travailleur français serait-il un peu anarchiste – du moins trop pour l’encadrement voulu par l’employeur ? Peut-être mais pas seulement. Les français sont attachés à leur mode de vie qui valorise les plaisirs de la vie plutôt que le prestige social. Si l’américain se sent valorisé par le montant en dollars de son salaire, le français voudra maintenir son environnement humain et les loisirs qui vont avec. Il veut bien travailler mais pas à n’importe quel prix.
Ce qui fait que cette question destinée à évaluer l’intérêt pour les gains : « Qu’êtes-vous prêt à sacrifier en échange d’un niveau de vie supérieur ? » a peu d’intérêt pour lui
… Pourtant on voit bien que ce même niveau de vie est au centre des revendications des travailleurs et des retraités. Mais il s’agit d’une revendication consumériste : pouvoir payer pour Noël les jouets du gamin ou pour le 31 décembre la boite de nuit endiablée – ça oui.
En revanche, se montrer dans la belle voiture ou mettre les enfants dans la boite chic et chère, ce n’est pas trop leur souci.
Du coup le slogan de Sarkozy « Travailler plus pour gagner plus » a été retourné en « Gagnons autant que nous travaillons »
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