vendredi 22 novembre 2024

Nutella : ferme les yeux, ouvre la bouche – Chronique du 23 novembre

Bonjour-bonjour

 

Lu ce matin : « La coopérative Unicoque, principal opérateur français et européen de noisettes, enregistre une chute de 50% de sa production, sous l’effet d’une météo défavorable et faute d’insecticides efficaces, dont l’acétamipride, un néonicotinoïde autorisé en Espagne et en Italie. » (vu ici)

Traduction immédiate : sans le secours des italiens et des espagnols, la production de Nutella tomberait en dessous de 50% de nos besoins – et donc nous n’aurions plus rien à mettre dans nos crêpes.

Inutile de dire que nous engloutissons comme de coutume notre Nutella, aux noisettes gorgées d’acétamipride sans aucun tremblement. Oui, c’est inutile de le redire car nous le constatons chaque jour. Mais on peut quand même s’en étonner : comment se fait-il que la moindre trace de glyphosate nous fasse fuir alors que nous fermons les yeux et ouvrons la bouche pour avaler les pâtes à tartiner sans broncher ? 

Et pourtant combien de campagnes anti-nutella se sont déchainées pour évincer ce produit de la gourmandise humaine ; combien d’articles indignés pour nous apprendre que l’huile de palme nécessaire à la fabriquer entraine la déforestation à Bornéo et détruit les orang-outans.

 


Et donc : combien de pesticides nécessaires à sa fabrications tolérons-nous bien que leur emploi soit déconseillé pour la santé humaine ?

 

Le philosophe habitué à d’amères constat n’hésitera pas à le dire : quand notre plaisir immédiat est en jeu, le désagrément ultérieur ne compte pas. Que la cigarette soit « un orgasme instantané dans la gorge » (selon les propos de serge Gainsbourg) et voilà la bronchite chronique et le cancer du poumon renvoyé dans les brumes du lointain. On verra bien… 

« Primum fruor (= jouir), deinde vivere (= vivre) »

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