mardi 26 novembre 2024

Courir au bord de la falaise – Chronique du 27 novembre

Bonjour-bonjour

 

Les émotions ne manquent pas ces temps-ci : guerre au Liban (= suspendue), guerre nucléaire avec la Russie (= en sursis), guerre des marchés financiers contre la France (= en cours) …

Ce qui caractérise ces menaces, c’est qu’au lieu de terroriser, elles sont source de curiosité plutôt que de terreur.

En témoignent les députés français qui, au lieu de se regrouper autour de la détermination du budget avec la volonté farouche de redresser les comptes publics, sont en train de calculer à quelle date ils vont faire sauter le gouvernement et qui ils vont proposer pour mener la bataille autour des subventions – dont chacun sait que nous n’aurons pas les moyens de les payer.

Quel est donc cet état d’esprit qui pousse le promeneur qui, du bord de la falaise, sonde du regard le gouffre dans lequel il semble décidé à basculer ?

 


S’agit-il d’un suicidaire ? D’un curieux qui souhaite voir à quoi ressemble cet abîme ?

S’agit-il de celui qui, se sachant condamné à l’avance, cherche un moyen de faire de sa disparition une ultime expérience ? Ainsi d’Empédocle dont la légende rapporte qu’il aurait laissé une de ses sandales au bord du cratère en se jetant dans les laves de l'Etna en fusion - léguant à l'histoire l’énigme de sa disparition étincelante ?

Selon certains Empédocle aurait abandonné ses sandales au bord du volcan avant de repartir nu pieds se livrant à une manipulation pour faire croire à sa mort. D’autres continuent de croire à une mort flamboyante, comme Bachelard qui a construit là-dessus un « complexe d'Empédocle » dans ses ouvrages sur le feu. Il s'agirait du désir inconscient d'être consumé, détruit par les flammes.

Cette hypothèse nous concerne-t-elle ? Serions-nous comme Empédocle attirés par la « belle mort », celle qui explose dans une gerbe de feu ? 


- Dans ce cas, la disparition de Michel Barnier serait-il ce basculement qui détruit un monde, laissant sur le bord de la vie une trace énigmatique ? Mort politique subie et non pas

voulue dans un ultime combat comme Cyrano de Bergerac mourant héroïquement l’épée au vent, en lutte contre ses fantasmes.

Hélas ! Même cette mort peut n’être qu’une illusion, comme celle justement de Cyrano, assommé mais survivant pour cette ultime scène.

Et si Michel Barnier était nommé une seconde fois à Matignon ? Ou bien quelqu’un d’autre, célèbre pour sa capacité à durer à ce poste – comme J-P Raffarin ?

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