Bonjour-bonjour
Des manifestations joyeuses et festives ont salué la mort de Jean-Marie Le Pen, n’hésitant pas à faire de son décès une occasion de manifester sa joie en l’insultant tout comme s’il était encore vivant.
Là-dessus, et au sein même de ceux qui rappellent leur opposition et leur conflit avec celui qu’on enterre aujourd’hui, des voix se sont élevées pour protester : on ne doit pas « danser sur sa tombe » ; mort, il mérite un respect qu’on lui refusait du temps où il était vivant. Comment comprendre cette mutation ?
- On peut y voir la manifestation d’un respect non pas de l’individu mais de sa « mortalité » : la mort rappelle chaque homme à sa nature fondamentale. En mourant, Jean-Marie Le Pen a manifesté son essence humaine - toutefois, si l’homme est mortel, ce n'est pas comme un simple animal, mais comme un être « moral » qui fut doué de liberté et capable de jugement ; c’est un homme qui est mort et c’est une âme qui s’est éteinte. Malraux disait « la mort transforme la vie en destin », signifiant par là que toute velléité de changer le sens de ses actes par de nouveaux actes était désormais vain. Ainsi la mort prive l’homme de sa nature morale : ne reste plus que le poids de ses fautes
- Ainsi le fait de se réjouir de sa mort laisse entendre qu’en perdant sa liberté le poids de ses fautes l’emporte sur celui de sa dignité en tant qu’homme. Ce que certains refusent.
--> A moins qu’on ne revienne à cette antique croyance que le mort est devenu un reste d’être incapable de se défendre et de maintenir sa dignité : en manifestant sa joie de le voir en terre on manifeste qu’il est devenu un simple objet dont on peut disposer à sa guise.
- Mon avis : danser sur sa tombe, c’est comme frapper un ennemi à terre. Ce n’est pas joli-joli…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire