Bonjour-bonjour
« Je ne crois pas que les morts soient morts. Ceux qui sont de l’autre côté influencent notre vie. » a déclaré François Bayrou le 27 janvier en évoquant sa foi chrétienne.
Le Premier ministre a, dans le même temps, annoncé vouloir scinder en deux le texte sur la fin de vie, focalisant le débat sur les soins palliatifs et menaçant de le stériliser sur l’aide active à mourir. Cette attitude a été reliée à ses déclarations sur ses convictions concernant la mort.
On va pousser des hauts cris, parler du viol de la laïcité, du mépris pour les libertés républicaines, de la soumission à un ordre religieux révolu. Il n’empêche : nos croyances sont bel et bien mobilisées par cet engagement totalement dogmatique – qu’il soit pour ou contre le projet de loi.
Et en effet : si je me prononce pour que soit mis un terme de la vie, quelle que soit la pathologie qui la brise, tant qu’elle est là, la question de son destin mortel est ouverte.
- En étant mortel, à quel avenir me conduit la mort ? Suis-je anéanti, réduit à une mutation dans laquelle « je » ne peut plus rien signifier et dans lequel je serais dilué ? Ou bien la mort n’est-elle qu’un passage, un sas qui permet d’accéder à un monde différent ? Mon « moi » serait-il maintenu dans son intégrité, resterait-il post-mortem quelque chose qui aurait encore un rapport avec ma vie ?
Car c’est là que le problème se pose : si je crois que la mort n’est pas le néant, alors je donne nécessairement un sens particulier à la vie. Même si je crois que je vais me diluer dans un grand « Tout », cet avenir implique ma façon de vivre, par exemple pour me préparer un karma favorable.
--> Et alors il n’est pas sûr que les souffrances de ma fin de vie n’aient pas également des conséquences favorables pour « après ». Que les athées jubilent en s’imaginant maitre de leur ultime instant – ça les regarde. Mais qu’ils n’oublient pas que la fin de vie est pour les croyants quelque chose de très-précieux.
Qu’on relise la « Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies » de Pascal.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire