jeudi 2 janvier 2025

Mécontent ? Dites-le à votre N+1 - Chronique du 3 janvier

Bonjour-bonjour

 

Que faire si votre nouveau boss vous demande un « rapport d'étonnement » ?

Certains employeurs demandent en effet à leurs nouvelles recrues, après quelques mois dans l'entreprise, de rédiger un rapport sur ce qui les a interpellées depuis leur arrivée - « Interpellé » ? Qu’est-ce à dire ? Lisons ceci : « Le « rapport d'étonnement » peut prendre différentes formes : un questionnaire à remplir, un compte rendu à rédiger ou un mélange des deux. Parfois, c'est juste un bilan oral à la fin de la période d'essai. Mais son but reste le même : formaliser ce qui vous a surpris, dans le sens « interpellé », depuis que vous avez intégré l'entreprise. » (Lire ici)

Il ne s’agit pas de rédiger un rapport jugeant les pratiques de l’entreprise et leur efficacité, mais seulement le « ressenti » du nouveau collaborateur, en direction de son N+1.

- Pratiquement il s’agit d’un questionnaire en trois colonnes : « J’ai aimé » ; « Je n’ai pas aimé » ; « Ce qui m’a manqué ». L’article cité recense des cas où des dysfonctionnements apparus dans l’entreprise il y a longtemps ne sont réellement ressentis que par les nouvelles recrues – mais pour que ces observations soient prises en comptes, il y a des conditions disons « diplomatiques » à respecter. Cela est tout à fait ordinaire. Ce qui l’est moins c’est quand ces « vécus » sont recherchés non seulement pour que les rapports des nouveaux collaborateurs avec l’entreprise soient normalisés, mais encore pour en tirer des enseignements pour sa gestion. 

Que des mécontentements puissent être écoutés pour corriger des erreurs de gestion, cela parait très normal, et pourtant la plupart du temps, dès qu’il y a hiérarchie, il y a aussi une gradation : les subalternes sont supposés plongés dans les ténèbres de l’ignorance : tout ce qu’on peut faire pour elles, c’est les éclairer pour leur faire comprendre le bien-fondé des décisions prises – et ça tombe bien, parce que dans le même temps, les élites décisionnaires sont en effet éclairées par la « science » de l’entreprise. 

Mais j’ai tort de parler spécifiquement de l’« entreprise ». En effet, c’est ce qui se passe aussi dans le monde politique réel, là où les décisions du gouvernements sont critiquées par les citoyens : avez-vous remarqué que la seule réponse du pouvoir c’est « nous allons faire de la pédagogie ». 

- Mais quand ça ne passe pas (ex. la retraite à 64 ans), alors c’est qu’il y quelque chose qu’on n’a pas pigé : demandons un rapport d’étonnement. 

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