Bonjour-bonjour
Chaque ministre, chaque responsable de Parti, chaque homme politique a en ce moment un souci majeur : trouver la bonne formule, le bon mot pour parler des mesures de restrictions financières, économiques, consommatrices que la situation de la France va imposer, en dehors de toute action politique. Et c’est d’autant plus difficile que la France a déjà usé tant de mots pour évoquer l’endettement, cette situation chronique du pays : austérité, sobriété, rigueur, tempérance-retenue-réserve-frugalité… J’en passe et des meilleurs : qu’inventer ?
Alors j’y vais de ma proposition, avec un mot qu’on pourrait nous refiler en douce comme bon pour nous avant de l’être pour le pays. Je veux dire : la diète, entendue comme un régime d’abord alimentaire mais qu’on pourrait attribuer à toute consommation, et qu’on définit ainsi : « absence temporaire totale ou partielle de nourriture (d’un aliment ou d’une catégorie d’aliments en particulier) pour des raisons médicales, hygiéniques ou personnelles. »
L’avantage de ce terme est d’abord qu’il concerne le bien être de la personne et non celui de la collectivité. Si les impôts, les taxes, l’inflation, me privent de ressources essentielles à la vie, je pourrais encore m’en satisfaire si je peux penser que la science me recommande ces privations pour mon bien. Car l’avantage de la diète est d’être recommandée à tous, et que si des fraudeurs évitent ces privations, je veux croire qu’ils en seront punis par la maladie, châtiment immanent.
Il y a une formule venue des américains qui dit à peu près ceci : « En affaire considérez toujours que votre partenaire est égoïste et rationnel ». Si je dois me priver, je supposerai que cette privation est bonne si elle est aussi imposée aux autres – mais surtout, que les autres vont se l’imposer parce que c’est également rationnel de se l’infliger par égoïsme.
Or personne ne le niera : la diète est considérée aujourd’hui comme une privation à la fois vertueuse et bénéfique. Autrefois, la charité n’était pas seulement vertueuse (faire le bien de miséreux) mais aussi bénéfique : Dieu en tiendra compte. Aujourd’hui où l’influence de la religion s’est estompée, il nous reste le bénéfice de la souffrance qu’on s’impose à soi-même.
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