mercredi 22 janvier 2025

Mesdames, encore un effort… – Chronique du 23 janvier

Bonjour-bonjour

 

La mort de Bertrand Blier remet au premier plan son film « Les valseuses » et sa misogynie montrant le personnage incarné par Miou-Miou insensible au plaisir sexuel subir ce qu’il faut bien appeler des viols répétés et tout cela dans une joyeuse ambiance de comédie de mœurs.

On dit que ce film ne serait plus possible aujourd’hui du fait de la contrainte du mouvement #metoo qui condamne cette apologie du machisme. 

Mais s’agit-il seulement de viols ? Lisons les remarques de Cédric Klapisch remontant à 2020 quand il refusait de réduire Les Valseuses à son machisme :  "Il y a quelque chose qui parle du plaisir féminin et qu'on ne voit pas dans beaucoup de films", expliquait-il, défendant aussi une "liberté de ton dérangeante" mais "intéressante". "Ça pousse très loin l'idée de la liberté", disait-il.

Prenez par exemple le cas de la séquence où le personnage interprété par Patrick Dewaere se met à téter le sein de Brigitte Fossey (dont c’était le retour à l’écran) après avoir écarté son bébé. 



Ignoble. Mais le pire est à venir et c’est justement ce qui réjouit Klapisch : la séquence se termine sur la descente du train de la jeune femme attendue par son jeune mari. Et Depardieu de dire « Il a de la chance, on lui a bien chauffée » : on devine qu'au-delà de l’excitation bénéfique à l’homme, cette agression sexuelle a été aussi bienfaisante pour celle qui en a été victime, et c’est bien le ton général du film : les femmes frigides doivent être forcées sexuellement pour profiter quand même de la vie. 

C’est ça l’idée de liberté qu’il faut, selon Klapisch, pousser plus loin, encore et encore. 

- Rappelez-vous de l’adresse aux français du Marquis de Sade : « Français, encore un effort si vous être républicains » (1795 - lire ici  2ème partie) : il s’agissait de légaliser la prostitution des femmes.

Jusqu’où faut-il donc aller pour être libre ?


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