Bonjour-bonjour
L’idée de taxer les retraités afin de boucler le budget de la Nation soulève des protestations indignées. « Je n’ai pas cotisé pour que ça profite à d’autres » : la proposition de taxer les retraités suscite un tollé.
--> On retrouve ici cette confusion tenace entre les retraites par capitalisation et les retraites par répartition. Selon nous, la persistance de cette confusion n’est pas un hasard : chacun veut croire que ses cotisations durant son activité sont la source de sa pension, comme si les sommes versées étaient capitalisées et reversées comme une rente. Bien entendu il n’en est rien et on confond le droit à toucher une pension avec l'argent versé. Les spécialistes de la retraite par répartition utilisent avec gourmandise l’expression de « solidarité intergénérationnelle » : peine perdue ! Chacun croit dur comme fer que l’argent qu’il verse aux caisses de retraites lui sont destinées exclusivement ; l’idée de soutenir des séniors trop vieux pour travailler l’indiffère complètement, à croire que, s’il n’y avait que lui, ils pourraient bien crever de faim.
Laissons pour le moment les leçons de morale à d’autres et demandons-nous plutôt pourquoi on ne passe pas à la retraite par capitalisation puisqu’elle serait mieux acceptée, d’autant que ce système génère des fonds de pensions qui font des ravages sur les marchés boursiers : une manne dont la France aurait bien besoin ces temps -ci.
Eh bien, rappelons-nous : nous étions au début des années 2000, juste avant la crise des subprimes de 2007 : les retraites par capitalisations étaient entrain de faire discrètement leur apparition, par petites touches, dans le système des retraites française. Malheureusement la faillite du système bancaire gangréné par la spéculation immobilière a entrainé le discrédit de ce système : et si votre argent géré par les banques partait en fumée avant que vous ayez atteint l’âge d’en profiter ? Du coup la capitalisation est réservée aux pensions complémentaires.
Mais foin de ces données techniques. Revenons à l’attitude morale démasquée par l’exclamation citée dans notre titre : la solidarité n’est pas seulement ignorée – elle est aussi refusée. Imaginer qu’on n’est pas seulement obligé de travailler pour vivre, mais encore qu’on doive payer pour faire vivre un inactif, un peu comme au Japon avec ces vieillards impotents perchés sur le dos leur fils (comme dans la Balade de Narayama, film dont je modifie intentionnellement l'histoire)
La ballade de Narayama – de Shohei IMAMURA
Oui, c’est pas top, n’est-ce pas ? D’autant qu’avec la baisse de la natalité, chaque actif a maintenant un sénior sur chaque épaule.
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