Bonjour-bonjour
Suite aux problèmes de « freinage fantôme », on a critiqué les programmes d’IA prétendus capables d’adapter automatiquement la vitesse du véhicule à la situation du trafic. (Cf. Post du 8 aout)
« Parler d’intelligence pour un véhicule est donc, au mieux, une image. » conclut l’auteur de l’article (ici)
Voilà une critique contre l’IA bien convenue : chargées d’adapter à l’environnement, elle serait incapable de tirer de sa base de données une réponse à la situation nouvelle qui requiert l’intuition humaine. Autrement dit le « freinage fantôme » ne résulterait pas d’un banal dysfonctionnement de la voiture mais bien d’une incapacité du système informatique qui en gère la vitesse. Comme le chante Bashung « L'allume-cigare je peux contrôler / Les vitesses c'est déjà plus calé / C'est comment qu'on freine » (écouter ici)
... Tout ça me rappelle un sujet de philo du bac qui, il y a quelques années, demandait : « Ce qui est imprévu était -il imprévisible ? » Autrement dit, dans un monde strictement déterministe, tout ce qui arrive se produit selon des lois universelles de la nature, il n’y aurait donc rien d’imprévisible. L’imprévu est simplement l’effet de notre ignorance, ce qui s’applique donc aux situations de la circulation routière où les voiture sont des mobiles soumis aux lois physiques et aux déterminismes psychologiques et sociaux. L’Intelligence Artificielle fonctionne avec des lois, comme n’importe quel ordinateur elle fournit des réponses aux situations de la circulation routière.
On objectera que la machine, si « savante » soit-elle ne peut anticiper les interactions aléatoires entre ces lois. On sait d’ailleurs que c’est là la définition du hasard selon Cournot : « Interférence de deux séries causales indépendantes » : aucune loi, même dans un monde déterministe, ne peut prévoir ces situations soumises à l’aléa de déterminismes indépendants – par exemple comment soumettre les comportements réglés par la société et ceux déterminés par la biochimie cérébrale ? Peut-être en effet que l’intuition humaine l’emporterait alors sur les informations issues de la base de données de la machine ?
Mais qui nous dit que l’aléa en question est bien ce qu’il nous parait, à savoir un phénomène encore jamais apparu et donc impossible à prévoir ? Peut-être qu’il est plus fréquent qu’il n’y parait et que, hasard ou pas, la machine en a déjà enregistré l’apparition avec une certaine fréquence. Auquel cas, l’IA des machines actuelles serait simplement à court de base de données – mais qu’on lui laisse le temps de s’informer avec d’avantage d’items et ces freinages fantômes péché de jeunesse disparaitront.
Et avec eux notre sotte présomption de détenir grâce à notre intuition une supériorité sur les machines.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire