jeudi 21 août 2025

Opération dopamine – Chronique du 22 aout

Bonjour-bonjour

 

Si le bonheur est une notion bien difficile à appréhender, les neurosciences se sont débrouillées pour la remplacer par une autre notion : la « récompense » liée à des situations bien définies et associée à des substances parfaitement connues.

1°) Et d’abord, la nature de la récompense : « En neurosciences, on identifie deux grandes sources de récompense : « La première est liée aux plaisirs dits “hédoniques”, c'est-à-dire la recherche d'une satisfaction facile et immédiate. La deuxième, appelée “eudémonique” résulte d'un sentiment de réalisation personnelle ; on a réussi à se dépasser, on a mené à bien une tâche ardue, on a donné du sens à son action, etc. » (selon le psychiatre David Gourion – lu ici)

Or, des études scientifiques révèlent que ce plaisir différé, lié au travail et à l'effort, est une source de récompense plus intense et plus durable que le plaisir immédiat, et contribue davantage à notre bonheur. » Autrement dit c’est l’effort qui produit cette substance source de bonheur.

2°) La substance donc : il s’agit de la dopamine dont on voit qu’elle est produite essentiellement par notre cerveau : « La dopamine est souvent surnommée « hormone du bonheur », car elle est libérée par notre cerveau lors d’expériences associées au plaisir. Elle a une influence sur le comportement, le bien-être, le désir… Plus notre organisme en produira, plus nous serons motivés et mieux nous nous sentirons.

La dopamine joue notamment un rôle dans l’amour et le plaisir sexuel, tant chez l’homme que chez la femme. » (voir ici)

La question n’est plus alors que de trouver la meilleure façon de diffuser de la dopamine dans notre cerveau et le tour sera joué. 

3°) Or c’est ici que les assurances qui viennent de nous être données plus haut sur la moralité et la haute valorisation des efforts sources de dopamine se révèlent un peu surfaites. On constate en effet que les recettes pour créer de la dopamine sont multiple et pas toujours très « morale ». Il y a bien entendu l’effort physique et les activités socialement valorisées, comme d’écouter de la musique - seulement ça, on peut le faire vautrés sur son canapé. 

 


Et puis on a aussi tout ce qui accompagne la sexualité et qui n’est pas forcément très méritant sauf à envisager l’intérêt de la sexualité pour la reproduction et la survie de l’espèce.

Moralité : si on cherche dans la nature la source de comportements exclusivement vertueux, on risque bien d’être déçus. Car la nature n’a aucune volonté, ni aucune intention. Elle comporte seulement des mécanismes dont certains effets peuvent être statistiquement favorables au développement de la vie. Mais elle n'a rien à opposer au détournement de ces  mécanismes vers des satisfactions strictement individuelles - comme (entre autre) le plaisir sexuel. 

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