Bonjour-bonjour
Le projet de faire travailler les français durant deux jours fériées habituellement chômés et, au lieu de les rétribuer, de reverser leur « salaire » dans les caisses de l’État, fait une quasi-unanimité contre lui, mobilisant tous ceux qui ont gardé le souvenir des corvées seigneuriales du moyen-âge.
« Au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, les corvées seigneuriales sont des journées de travail dues par les paysans (serfs ou tenanciers) à leur seigneur, afin de permettre à ce dernier d'entretenir et d'exploiter gratuitement ses domaines.
La corvée est une sorte d’impôt en nature imposé d’abord là où la monnaie est trop rare pour servir à l’échange. Elle persiste jusqu’au 18ème siècle lorsqu’elle est remplacée par l’impôt. » (Lire ici)
Mais surtout, la corvée conserve aujourd’hui encore cette particularité d’être un travail imposé non rémunéré, dont le souvenir a été réactivée en 2004 par l’institution d’un jour férié travaillé et non rémunéré.
Bref on l’aura compris, cette idée de travail obligatoire non rémunéré coïncide parfaitement avec la définition de l’esclavage, au point que certains considèrent que mieux vaudrait créer des journées supplémentaires de travail rémunéré même si le salaire devait obligatoirement être reversé dans les caisses de l’État.
- Pourquoi une telle résistance ? Le salaire n’est-il pas une contrainte dès lors qu’on n’a pas la liberté de se soustraire à l’obligation de réaliser le travail ?
Je suis enclin à considérer le salaire comme le premier droit conquis par les travailleurs qui ont avec lui conquis le droit de grève, la droit à revendiquer un meilleur salaire – sans oublier les vacances. Le citoyen corvéable n’a aucun droit, il ressuscite le serf médiéval avec la malédiction du servage issu de l’antiquité.
A côté de l’histoire « de l’historien » bâtie grâce à l’étude scientifique de documents, il existe une histoire non-écrite transmise par tradition de génération en génération ; c’est une histoire populaire, dont le contenu n’a pas besoin d’école pour prospérer. Et malheur à qui s’en prend à elle !
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