samedi 2 août 2025

Les femmes accèdent à l’homo « potens » – Chronique du 3 aout

Bonjour-bonjour

 

Que faire un 2 aout quand on reste chez soi au lieu d’aller croupir dans les bouchons de la vallée du Rhône ? Se mettre devant sa télé et regarder cette l’étape du Tour de France qui arrive au sommet du col de la Madeleine – étape qu’on a vue il y a une semaine, sauf qu’alors c’étaient des hommes sur les vélos alors qu’hier c’étaient des femmes. 

- Occasion de constater que les images de ces coureuses cycliste ne différaient guère des images venues une semaine avant avec des hommes : même vision de l’énergie dans la grimpée des cols, même apparence de projectile profilé pour la vitesse, dans la descente ; même manifestation de la gloire au passage victorieux de la ligne d’arrivée.

 


 Pauline Ferrand-Prévot à l'arrivée au col de la Madeleine


Le 21ème siècle a vu l’épanouissement des sports jusqu’ici réservés aux hommes, tels que certains sports d’équipe comme le football et le rugby ; mais aussi le sport cycliste. C’est l’occasion de le constater : il y a des sports genrés et des sports non-genrés. Les sports genrés nous montrent qu’avec exactement les même règles sportives la pratique des hommes et des femmes diffèrent. Par exemple, il n’y a aucun doute quant au sexe des joueurs de rugby quand c’est un gros quintal de muscle qui percute un autre quintal dressé devant lui, et quand c’est une femme (80 kilos quand même ! – voir ici). C’est le même sport mais ce n’est pas le même spectacle.

Certains papy-bougons voudront en conclure qu’il y a des sports réservés aux hommes et d’autres ouverts aux femmes : « Du basket, pourquoi pas ? – mais du rugby non ! » Mais ce ne sont que des radotages de vieillards moisis. La vérité c’est qu’il y a de la place pour plusieurs manières de faire vivre ces règles qu’on a pourtant crues valables uniquement pour la force physique – domaine où la nature a tracé une ligne de démarcation entre les hommes et les femmes. Autant le dire : aujourd’hui, même si la différence hommes-femmes est restée dans l’effort physique (la production de watts pour parler comme les spécialistes du cyclisme), elle n’a plus du tout la même valeur. Il fut un temps où conduire un 38 tonnes demandait du biceps ; aujourd’hui il y a des femmes camionneuse (sic), même si ça déplait à certains.

 

Je ne sais pas si quelqu’un a fait une analyse sérieuse des femmes-de-pouvoir comparées aux hommes-de-pouvoir. Dans la meute animale, les femelles « alpha » se distinguent des autres par le fait qu’elles forment couple avec un mâle « alpha ». On a longtemps cru qu’il en allait de même chez les humains : les femmes qui atteignaient au pouvoir ne pouvaient le faire que soutenues par l’autorité du mâle, comme Catherine de Médicis, reine de France par la grâce de son mariage avec le futur Henri II. 

En tout cas après s’être emparées du pouvoir symbolique les voici que les femmes font main basse sur toutes les gloires que les hommes croyaient leur être réservées.

 

- Voilà sans doute la tendance qui définit le mieux l’espèce humaine : l’être humain est un « homo potens ». 

- Maintenant que les femmes ont investi ce domaine dans toutes ses dimensions, on se demande ce qu’elles vont y apporter de nouveau. – La sagesse ?

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