mardi 19 août 2025

L’objecteur persistant – Chronique du 20 aout

 «Covenants, without the sword, are but words » (Pactes sans sabres, ne sont que palabres)

Hobbes - Léviathan, II, XVII

 

 

Bonjour-bonjour

 

concernant l'Ukraine, la France ne croit pas qu'on puisse admettre qu’un traité de paix sans autre garantie que la promesse de l’État Russe puisse être suffisant ; il faut en plus une force qui contrôle en permanence que la violence armée ne va pas revenir.

Cette nécessité de la force de réassurance nous le dit : avec certains partenaires les traités ne sont que des mots, et pour que leur obligation soit robuste, il faut que la force soit présente. Autrement dit la paix ne peut exister là où on l’imagine car la menace de guerre toujours présente. Certes, bien en sécurité derrière les frontières on pourrait croire la paix assurée – et puis un jour arrive quelqu’un qui se moque de ces conventions. Quelqu’un qui dit : « Vos traités (par exemple) commerciaux ne valent rien pour moi. Un trait de plume les a ratifiés, un autre les supprime. Et si vous contestez il faudra le faire les armes à la main. » 

Notre époque est particulièrement riche en exemples - à commencer par les traités commerciaux piétinés par l’actuel Président des Etats-Unis, même s’il n’a pas encore convoqué son armée, il a du moins promis d’utiliser la force toutes les fois qu’il le jugera nécessaire.

L’actuel Président russe conteste la validité des traités assurant l’Ukraine de son indépendance : aucun traité ne peut valoir devant cette évidence : l’Ukraine fait partie de la Russie. On lira ici que cette contestation relève de la catégorie bien connue des spécialistes dite de « l’objecteur persistant » stipulant que la coutume l’emporte sur les traités internationaux. 

--> On comprend alors qu’aucun traité fraichement conclu entre les Nations ne peut forcer la soumission de ceux qui invoquent la force de la coutume (ici : l’Ukraine faite historiquement partie de la Russie). Se trouve alors validée la formule de Hobbes « Pactes sans sabres, ne sont que palabres » : si le sabre doit rester dégainé c’est que le Traité ne fait rien que délimiter un cadre, mais que son respect ne vient pas de son existence mais d’un rapport de force dissuasif.

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