Ah… Les femmes ! Les voilà qui prétendent faire changer
la honte de camp avec leur opération #balancetonporc.
Ah… Comment comprendre qu’après tant de siècles de silence
douloureux les femmes en soient sorties et aient eu le courage de faire
retentir ce cri de guerre ? Comment l’arrogance des "séducteurs" a-t-elle pu
se briser enfin sur le rempart du refus ?
Car n’est-ce pas, que les hommes soient des sales types qui
font subir aux femmes la loi de leur désir, ce n’est pas d’hier qu’on le sait : les
Don Juan ont quant à eux depuis longtemps fait savoir que leur plaisir résidait
dans la conquête d’une femme qui leur
résiste « il n'est rien de si doux que de triompher de la résistance
d'une belle personne » : c’est le Dom Juan de Molière qui parle et on
peut croire que sa confidence soit sincère.
Oui, mais voilà : c’est le même Molière qui fait dire à
Martine, la femme du Médecin malgré lui « Et je veux qu’il me batte, moi. »
(Acte 1, scène 2). Autrement dit, le consentement des femmes blanchit les
hommes de toute faute, et comme on dit, tout est permis entre adulte
consentant.
Geneviève Fraisse a étudié la problématique du consentement
dans ces rapports femmes/hommes – et c’est en 2007 qu’elle a publié
là-dessus : preuve que tout ça n’est effectivement pas nouveau.
Et que dit Geneviève Fraisse ? Qu’aucun consentement ne
peut supprimer un rapport de domination, et d’ailleurs, comment cela serait-il pensable :
un rapport de force ne change pas de valeur s’il est admis comment souhaité.
Toutefois,
Geneviève Fraisse apporte l’objection à la quelle on pense facilement : et la
séduction, n’est-elle pas un pouvoir qui se conserve, même dans la
soumission ? Pourquoi Hercule, l'un des plus grands héros de la
Grèce, a-t-il perdu sa force extraordinaire devant Omphale jusqu'à s'humilier à
ses pieds ?
Eh bien la soumission peut malgré tout subsister, même si ça la rend un peu plus complexe : c’est à tout instant que le femme doit se soumettre à son maitre même lorsque celui-ci gît à ses pieds congestionné et la culotte tendue.
Mais voilà : on n’a jamais entendu dire que les femmes
agressée par Harvey Weinstein aient eu l’occasion de triompher de lui de cette
façon. Il est vrai que ce monsieur considère les femmes à peu près comme un
morceau de barbaque.
… comme ça (Lady Gaga dans sa robe de viande)
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