Pour notre génération de Papy-bagnole, un
double danger menace une vie bien réglée depuis 50 ans … et plus !
- D’abord, la
voiture électrique : ça n’a l’air de rien, mais ne plus avoir le bruit du
moteur, dont l’intensité et le ronflement caverneux signaient une noble – et
couteuse – origine, c’est la cata. J’entendais le directeur de Lamborghini
France qui s’échinait à prouver que sur les futurs modèles de bolides propulsés
par l’électricité et signés de sa prestigieuse marque, le silence ferait la
différence, parce que ce silence-là serait particulièrement jouissif. Ah
bon ?
- Pire
encore, si c’est possible, la voiture autonome qui se conduit toute seule,
sans qu’on ait besoin d’intervenir : notre bonheur à nous, les
Papys-vroum-vroum, c’est d’aller pied au plancher par les routes en corniche le
cheveux au vent... Et là on nous balance une voiture qui n’a même pas de
volant !
Et s’il n’y
avait que ça… Imaginez les dilemmes moraux que va affronter cette voiture à
notre place, dilemmes que nous croyions être les seuls à pouvoir trancher.
Comme celui-ci : imaginez la voiture lancée à pleine vitesse qui va
ratatiner plein de gens à l’arrêt du bus sauf
si un coup de volant brutal précipite la voiture – et son conducteur dans le
mur. Personne ne sait ce que moi je ferai – pas même moi ; mais, c’est sûr,
c’est moi qui le ferai.
Et voilà :
terminé la gloriole héroïque : Google a déjà décidé à votre place. On sait déjà ce qui va se passer : la voiture suivra ce pour quoi elle a été programmée – et
comme c’est pour protéger le conducteur qu’elle a été conçue, elle ne choisira
jamais l’attitude héroïque : preuve qu’on ne doit pas lui confier le
volant !
Oui, mais
voilà : il n’y a plus du tout de volant.
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