C’est par ces termes qu’Alain Juppé a approuvé la
déclaration d’Edouard Philippe rejetant la décision de construire un aéroport à
Notre-Dame-des-Landes :
« "Gouverner, c’est choisir". C’est ce
qu’après des années de tergiversations, vient de faire courageusement
@EPhilippePM. #NDDL »
Bref : il fallait trancher et c’est que l’exécutif a
fait, contrastant avec des dizaines d’années d’incertitudes et d’atermoiement.
o-o-o
Alors, on va ironiser : « Oui pour gouverner il
faut faire des choix : la belle affaire ! Car le tout c’est de faire les bons choix. »
- Ah !... si seulement c’était ça le problème !
Car, il y a pire que mal choisir : c’est de ne pas choisir du tout
… Rappelons-nous : nous sommes le 3 juin 1953, Pierre-Mendès
France est à la Tribune de l’Assemblée nationale et il prononce un discours pour demander l’investiture en tant que Président du Conseil. Et c’est là qu’il
énonce ce fameux principe : « … on
ne peut pas tout faire à la fois. Gouverner, c'est choisir, si difficiles que
soient les choix. », autrement dit, nous sommes dans une logique
ternaire : on peut mal choisir ; on peut bien choisir ; et on
peut ne pas choisir du tout (en faisant tout ou en ne faisant rien :
souvent ça revient au même).
- Nous sommes à présent en 2018, et durant de nombreuses
années le gouvernement à choisi… de ne pas choisir pour ne pas fâcher ceux-ci
ou ceux-là.
Le Premier Ministre l’a déclaré : quoique l’on fasse on
est certain d’une seule chose : ça fera des mécontents. Moi, ce qui
m’étonne, c’est que l’utilité publique d’un tel choix soit finalement secondaire
par rapport à son degré de popularité. On serait donc dans les marchandages
d’arrière-boutiques politicienne « Tu me laisse faire mon projet
d’aéroport et moi je laisse passer ta réforme de la taxe foncière » ?
Eh bien, pourquoi non ? Car en 1953, ce que Mendès
France fustigeait c’est la pratique constante de l’Assemblée Nationale de faire
passer tous les projets en même temps : tout faire c’était se condamner à ne rien faire, ou si peu : une pincée de subvention ici, une autre
là… et rien ne bouge. Mais en même temps tous ces élus pouvaient dire à leurs
électeurs :
« Voyez, j’ai fait entendre votre voix à l’Assemblée.
Si rien n’a changé ce n’est pas ma faute »
Quoique… Laisser NDDL dans l’état, c’est laisser les
zadistes dans leurs cabanes boueuses rêver à Thoreau et à sa vie dans les bois.
Voilà des gens qui, si on veut bien oublier qu’ils sont des rebelles, proposent
un projet de société pour nos enfants. Allez-y les petits ! Laissez tomber
l’école et oubliez vos Smartphones. Prenez un Opinel et de la ficelle et fichez
le camp dans la foret ; construisez des cabanes dans les arbres et allez à
la chasse au champignons. Vous êtes l’humanité de demain.
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