jeudi 18 janvier 2018

GOUVERNER, C’EST CHOISIR

C’est par ces termes qu’Alain Juppé a approuvé la déclaration d’Edouard Philippe rejetant la décision de construire un aéroport à Notre-Dame-des-Landes :
« "Gouverner, c’est choisir". C’est ce qu’après des années de tergiversations, vient de faire courageusement @EPhilippePM.  #NDDL »
Bref : il fallait trancher et c’est que l’exécutif a fait, contrastant avec des dizaines d’années d’incertitudes et d’atermoiement.
o-o-o

Alors, on va ironiser : « Oui pour gouverner il faut faire des choix : la belle affaire ! Car le tout c’est de faire les bons choix. »
- Ah !... si seulement c’était ça le problème ! Car, il y a pire que mal choisir : c’est de ne pas choisir du tout
… Rappelons-nous : nous sommes le 3 juin 1953, Pierre-Mendès France est à la Tribune de l’Assemblée nationale et il prononce un discours pour demander l’investiture en tant que Président du Conseil. Et c’est là qu’il énonce ce fameux principe : « … on ne peut pas tout faire à la fois. Gouverner, c'est choisir, si difficiles que soient les choix. », autrement dit, nous sommes dans une logique ternaire : on peut mal choisir ; on peut bien choisir ; et on peut ne pas choisir du tout (en faisant tout ou en ne faisant rien : souvent ça revient au même).

- Nous sommes à présent en 2018, et durant de nombreuses années le gouvernement à choisi… de ne pas choisir pour ne pas fâcher ceux-ci ou ceux-là.
Le Premier Ministre l’a déclaré : quoique l’on fasse on est certain d’une seule chose : ça fera des mécontents. Moi, ce qui m’étonne, c’est que l’utilité publique d’un tel choix soit finalement secondaire par rapport à son degré de popularité. On serait donc dans les marchandages d’arrière-boutiques politicienne « Tu me laisse faire mon projet d’aéroport et moi je laisse passer ta réforme de la taxe foncière » ?
Eh bien, pourquoi non ? Car en 1953, ce que Mendès France fustigeait c’est la pratique constante de l’Assemblée Nationale de faire passer tous les projets en même temps : tout faire c’était se condamner à ne rien faire, ou si peu : une pincée de subvention ici, une autre là… et rien ne bouge. Mais en même temps tous ces élus pouvaient dire à leurs électeurs :
« Voyez, j’ai fait entendre votre voix à l’Assemblée. Si rien n’a changé ce n’est pas ma faute »


Quoique… Laisser NDDL dans l’état, c’est laisser les zadistes dans leurs cabanes boueuses rêver à Thoreau et à sa vie dans les bois. Voilà des gens qui, si on veut bien oublier qu’ils sont des rebelles, proposent un projet de société pour nos enfants. Allez-y les petits ! Laissez tomber l’école et oubliez vos Smartphones. Prenez un Opinel et de la ficelle et fichez le camp dans la foret ; construisez des cabanes dans les arbres et allez à la chasse au champignons. Vous êtes l’humanité de demain.


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