dimanche 14 janvier 2018

FAITS DIVERS

JUSTE A TEMPS. Un détenu espagnol donné pour mort après une apparente tentative de suicide s'est réveillé à la morgue alors qu'on s'apprêtait à l'autopsier, a-t-on appris mercredi auprès de l'administration pénitentiaire.
«Il s'est aperçu qu'on le sortait de la housse (mortuaire) pour le mettre sur la table et pratiquer l'autopsie», a indiqué le père du détenu...



Autopsie – Déguisement pour halloween
Un fait divers a toujours un côté sordide et un côté passionnant. C’est qu’il s’agit généralement d’un fait très choquant, souvent violent, mais qu’au-delà de son caractère particulier, individuel, on se sent quand même concerné : « Et si ça m’arrivait à moi ? »
Et justement, le fantasme d’être enterré vivant, ou, comme ici découpé en rondelles tout vif alors qu’on est catalogué comme cadavre, est très courant. On raconte parfois des histoires horribles de tombes ouvertes pour quelque raison où l’on retrouve le cadavre les ongles plantés dans le couvercle, cherchant manifestement à en sortir.

On attribue au croque-mort la fonction de mordre un doigt du cadavre pour s’assurer qu’il est bien mort – mais on observe (cf. ici) que le mot sarcophage signifie étymologiquement la même chose, ce qui rend la fonction plus floue : « croquer le mort » signifierait plutôt le faire disparaître.
Mais qu’importe : de toute façon ces interrogations reflètent très évidemment ce fantasme de rester vivant tout en étant traité comme un mort. Rappelons la devise des jésuites : Perinde ac cadaver (1) : symbole de la passivité absolue, le cadavre est ce sur quoi le vivant a tous les pouvoirs. Et le sort qu’on lui fait subir à l’autopsie en est bien la preuve.
Mais tout cela n’est rien à côté des représentations de l’enfer inventées pour punir les vivants de leurs péchés durant leur  mort. Et encore moins quand on a affaire au fantasme du mort-vivant qui manifeste cet entre-deux mystérieux et angoissant qui sépare la vie de la mort.
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(1): « Perinde ac cadaver in omnibus ubi peccatum non cerneretur » ([il faut obéir] comme un cadavre, sur tout ce qui n’est pas une erreur). Ignace de Loyola – Constitution de l’ordre des jésuites

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