samedi 6 janvier 2018

Le point du jour : 8 janvier 2018

Le point sur « forfait de post-stationnement ».

« L’amende pour stationnement non-payés est rebaptisée : forfait de post-stationnement. »
En lisant ça, vous avez dû hausser les épaules et dire : « Encore un élément de langage ! Ce n’est pas une révélation : déjà Rabelais écrivait si les signes vous fâchent, Oh combien vous fâcheront les choses signifiées. »
- Mais nous, nous prenons ça très au sérieux : « Marre des amendes ! Marre des taxes ! A bas les prunes ! Vive le forfait post-stationnement ! »
- Eh bien pas de problème : changez le mot et vous rendrez la chose acceptable.
Voyons ça.
- Déjà, le forfait signifie que le stationnement non payé est dépénalisé, il ne s’agit plus de verbalisation. L’idée est la suivant : vous avez le choix de payer le tarif demandé pour stationner, ou bien vous préférez payer le forfait qui est selon les cas jusqu’à dix fois plus cher. Après tout, c’est vous qui choisissez, mais en tout cas, c’est votre choix, et donc arrêtez de crier à l’arnaque.
- Il y a quand même quelque chose qui chiffonne : il ne s’agit pas de payer pour un stationnement, mais pour un « post-stationnement » : et ça change tout. Car votre voiture garée, là, au bord du trottoir ne stationne pas du tout : elle « post »-stationne. Vous avez payé pour une heure et le temps est dépassé ? Pas de problème, on va vous considérer en post-stationnement et vous demander d’acquitter le forfait correspondant.
Avant d’être un élément de langage, la formule est-elle donc un simple euphémisme – voire une litote ? Ces périphrases sont bien connues, comme lorsque nous parlons de « personne à mobilité réduite » ou « en situation de handicap », comme des « malvoyants » ou des « lieux de privation de liberté ».

Mais faisons bien attention : ces formules sont parfois un peu ampoulées et gauches, mais il arrive qu’elles disent ce que les mots cachent parfois. Comme la « solution finale » en lieu et place de l’extermination des juifs évoque le moyen qui est tout à fait secondaire pour les nazis, alors que le but, lui, est pour eux essentiel : supprimer les juifs de toute la surface de la planète.

Bon. – On perd de vue notre « forfait post-stationnement » ? Pas du tout, car il s’agit là aussi du moyen employé pour réduire la présence de la voiture en faisant qu’elle dégage des rues où elle ne parvient plus à stationner. Mais méfions-nous : il viendra le jour où la « solution finale » sera appliquée au problème des automobiles.


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