« Chaque année, c’est le même constat : il y
a une pénurie de candidats aux concours d’enseignants dans certaines
disciplines. » Lu ici.
Avec cette
information l’ancien prof que je suis retrouve une situation qui en rappelle
une autre déjà ancienne. Oui, c’était il y a … 30 ans déjà, en 1988, on avait
eu zéro reçu au CAPES d’espagnol faute de candidats valables – et puis un peu
plus tard on avait été obligés d’ouvrir une session spéciale (fortement
adoucie) du CAPES de maths.
Et c’est là
qu’hier comme aujourd’hui on s’étonne fortement : si le métier de prof est
jugé par beaucoup comme particulièrement privilégié : 18 heures de cours par
semaine et 36 semaines de travail (soit 9 mois par an) – sans parler de la
retraite fonction-publique – alors comment se fait-il qu’il y ait si peu de
candidats pour entrer dans cette carrière ?
Et ce n’est
pas tout : nos nouveaux profs ne seraient pas seulement démotivés :
ils seraient en plus mauvais. Car, à cette
pénurie s’ajoute un autre constat : le
niveau baisse ! Je veux dire : le niveau des profs : « Les étudiants sont insuffisamment formés
soit en français soit en mathématiques », peut-on lire dans le même article.
Comment voulez-vous que nos enfants apprennent correctement lire et à compter quand leurs enseignants
eux-mêmes ont des difficulté de ce côté ?
Gloups !
Là, ça coince ! Comment peut-on être si mauvais ? En tout cas on est
pris entre deux blocages : d’une part on ne doit pas mettre la barre trop
haute dans le niveau d’étude parce qu’alors on fait fuir les candidats (et
surtout ceux des classes populaires) ; mais alors on laisse des lacunes
dans la maitrise des savoirs basiques.
Le ministère
propose trois pistes de réflexion :
- L’une de créer des primes pour
attirer les « clients » (déjà Lionel Jospin il y a 30 ans avait suivi
cette voie)
- En ouvrant le concours de
recrutement à ceux qui se destinent à ce métier sans attendre qu’ils aient
commencé la formation. (Lionel Jospin avait offert le concours d’Instit’ aux
mères de 3 enfants.)
- En appelant au secours les
méthodes qui ont réussi à l’étranger.
On va
critiquer ces propositions (surtout la dernière) en estimant qu’elles manquent
d’ambition. Mais pourquoi pas ? Si nous sommes si mauvais, soyons
réalistes, et suivons l’exemple de ceux qui réussissent ailleurs.
Et puis, rien
ne pourra nous faire descendre l’échelle puisqu’on est déjà tout en bas.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire