mercredi 20 juin 2018

LES JEUX, CE N'EST PAS UNE MARCHANDISE COMME LES AUTRES

« Le projet de loi Pacte - pour Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises - est présenté lundi en Conseil des ministres (cf. Post d’hier). Si ce texte a pour ambition de renforcer l'économie française, beaucoup de dispositions font déjà polémique, à commencer par la privatisation de plusieurs entreprises publiques, comme la Française des jeux. "Les jeux, ce n'est pas une marchandise comme les autres : l'addiction, la politique envers les jeunes, le blanchiment. Il y a des risques que chacun connaît. C'est à l'Etat de réguler et le meilleur moyen de réguler c'est d'être propriétaire", s'agace au micro d'Europe 1 Christian Eckert, l'ancien secrétaire d’Etat au budget. » Lu ici.

Oui, comme nous le disions hier, pas de réformes budgétaires sans une révision (= réduction) du périmètre des responsabilités de l’Etat, et pas seulement en matière de service public : les jeux de « Truc-à-gratter » n’entrent pas dans ce domaine. Mais la question soulevée par la privatisation de la Française des Jeux va bien au-delà des taxes qu’on peut prélever sur ses bénéfices. Le pouvoir régalien a en charge non seulement la sécurité mais aussi les conditions du maintien des règles qui rendent possible la vie sociale.
Et donc le pouvoir de l’Etat doit s’opposer aux tentatives des entreprises privées pour accroitre leurs bénéfices lorsque cela risque de porter préjudice à la cohésion sociale. On a par exemple vu il y a quelques années comment les fabricants d’alcool tentaient de séduire le jeune public en vendant des cannettes de rhum-coca – et aussi autrefois comment les cigarettiers utilisaient des images de l’ouest américain pour encourager à fumer d’avantage.


 Le cowboy Marlboro dont les méchantes langues disent qu’il est mort d’un cancer du poumon.
Bref : valeurs ou pas, le gouvernement ne peut se désengager de toutes ses responsabilités, et on doit en conclure qu’il y a un « taquet » aux réductions budgétaires. Qu’on privatise l’enseignement comme on l’a vu en Suède, et lorsque ces écoles font faillites, il faut bien que l’Etat reprenne le gouvernail : il ne peut en aucun cas se désengager totalement.

Les libéraux disent que tout ce que fait l’Etat est moins bien fait que si c’était fait par le privé. Soit – mais alors qu’ils disent s’ils se sentiraient plus en sécurité avec des polices privées, des prisons transformées en entreprises commerciales ou des écoles soumises aux lois des sectes.

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