« Le
projet de loi Pacte - pour Plan d'action pour la croissance et la
transformation des entreprises - est présenté lundi en Conseil des ministres
(cf. Post d’hier). Si ce texte a pour ambition de renforcer l'économie
française, beaucoup de dispositions font déjà polémique, à commencer par la privatisation de plusieurs entreprises
publiques, comme la Française des jeux. "Les jeux, ce n'est pas une
marchandise comme les autres : l'addiction, la politique envers les jeunes, le
blanchiment. Il y a des risques que chacun connaît. C'est à l'Etat de réguler
et le meilleur moyen de réguler c'est d'être propriétaire", s'agace au
micro d'Europe 1 Christian Eckert, l'ancien secrétaire d’Etat au budget. »
Lu ici.
Oui, comme
nous le disions hier, pas de réformes budgétaires sans une révision (= réduction)
du périmètre des responsabilités de l’Etat, et pas seulement en matière de
service public : les jeux de « Truc-à-gratter » n’entrent pas
dans ce domaine. Mais la question soulevée par la privatisation de la Française des Jeux va bien au-delà des
taxes qu’on peut prélever sur ses bénéfices. Le pouvoir régalien a en charge
non seulement la sécurité mais aussi les conditions du maintien des règles qui
rendent possible la vie sociale.
Et donc le
pouvoir de l’Etat doit s’opposer aux tentatives des entreprises privées pour
accroitre leurs bénéfices lorsque cela risque de porter préjudice à la cohésion
sociale. On a par exemple vu il y a quelques années comment les fabricants
d’alcool tentaient de séduire le jeune public en vendant des cannettes de
rhum-coca – et aussi autrefois comment les cigarettiers utilisaient des images
de l’ouest américain pour encourager à fumer d’avantage.
Bref :
valeurs ou pas, le gouvernement ne peut se désengager de toutes ses
responsabilités, et on doit en conclure qu’il y a un « taquet » aux
réductions budgétaires. Qu’on privatise l’enseignement comme on l’a vu en
Suède, et lorsque ces écoles font faillites, il faut bien que l’Etat reprenne
le gouvernail : il ne peut en aucun cas se désengager totalement.
Les libéraux
disent que tout ce que fait l’Etat est moins bien fait que si c’était fait par
le privé. Soit – mais alors qu’ils disent s’ils se sentiraient plus en sécurité
avec des polices privées, des prisons transformées en entreprises commerciales
ou des écoles soumises aux lois des sectes.
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