L'islamologue Tariq Ramadan évite pour le
moment une troisième mise en examen pour viol, mais il a dû changer sa défense.
Celui qui s'érigeait en modèle de vertu a concédé des entorses à la morale
qu'il enseigne. Il a reconnu avoir eu des relations extraconjugales, mais dit
être victime de son "pouvoir d'attraction". Lire ici.
Deux choses
ici :
- Croire que Tariq Ramadan est bien le
parangon de vertu qu’il prétend être est une erreur ;
- Tariq Ramadan affirme aussi son
innocence, parce qu’il est lui-même victime … de son pouvoir de séduction.
C’est bien
sûr le premier point qui importe le plus : même si Ramadan n’a jamais
violé qui que ce soit, il suffit qu’il reconnaisse que son autorité morale
placée par ses soins si haut dans l’échelle de la perfection humaine soit compatible avec la débauche. Et que, oui,
la morale, c’est bon pour les impuissants ! --> Scandale dans les
milieux musulmans bien-pensants.
Mais le
second point est aussi croustillant : « Ma force psychologique est si
puissante que je n’arrive pas à en contrôler les effets, dit-il en substance.
Les femmes me tombent dessus comme les papillons attirés par la lumière. »
Au fond
Ramadan vérifie la justesse de ses propres avertissements, lorsqu’il prévenait
les jeunes musulmans de se méfier de la séduction de la chair. Et là, ce sont
les jeunes filles qui sont visées : car comme on le disait naguère, elles
ont « la beauté du diable » qui force les hommes à oublier leurs devoirs.
Mais il y a
aussi un peu de suffisance dans la défense de Ramadan : comme si sa force
psychologique était une force d’attraction et non de résistance. On reconnaît
les propos des Don Juan de tout acabit : « Moi, les filles, je ne
vais pas les chercher. Ce sont elles qui forcent ma porte et qui me jettent sur
le lit. Il y a des fois où je suis bien fatigué, mais rien à faire :
il faut que j’y passe !»
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