La
proposition, soumise à votation après avoir obtenu plus de 100.000 signatures,
visait à donner à la Banque nationale suisse (BNS), la banque centrale
helvétique, le monopole de la création monétaire dans le pays.
Contrairement
à une idée reçue, la plupart de l'argent est produit non par les banques
centrales mais par les banques privées afin de pouvoir prêter davantage que les
dépôts qu'elles ont dans leurs coffres. (Lire ici)
Cette
information me ramène presque 10 ans en arrière, lorsque la crise financière
touchait les banques et que je découvrais éberlué qu’elles avaient le pouvoir
de créer de l’argent. – Oui : de l’argent !
Car dans ma
naïveté j’en étais resté à l’idée que seul le Prince avait le droit de battre
monnaie, que c’était là le signe majeur de la souveraineté. J’ai découvert
alors que par un subtil jeu d’écriture les banques en inscrivant à leur chiffre
d’affaire les sommes qu’elles avaient prêtées après les avoir elles-mêmes empruntées
faisaient comme si la somme en question s’était miraculeusement
dédoublée : en existant une fois sur le compte de l’emprunteur et une
autre fois dans le bilan du préteur. Le miracle de la multiplication des pains,
voilà qu’il échappe au pouvoir thaumaturgique du messie et qu’il devient
l’apanage du banquier du coin-de-la-rue.
Bref :
l’histoire ne dit pas si la proposition de votation réduisait la création monétaire
à l’usage de la « planche à billets », mais ça n’a pas vraiment d’importance :
quelque soit le procédé, il suffit qu’un seul ait le pouvoir de créer de
l’argent.
Et puis il
faut aussi chercher quel but on doit mettre en face de ce pouvoir :
renforcer le pouvoir politique ou économique d’un pays ? Ou bien améliorer
les comptes d’une entreprise bancaire ?
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