Je n’entre
pas dans le détail des réformes prévues par ce projet de loi concernant les
entreprises : on trouvera ici le détail de ces réformes (présentée au
conseil des ministres lundi dernier).
En revanche
ce qui retient mon attention, c’est cette phrase, qui revient pratiquement
avec chaque projet de loi : « Bercy devra trouver xx milliard(s)
d’euros d’économies pour financer ce projet » (1). Car c’est situer le
débat à son vrai niveau : le problème n’est pas tant de savoir quoi faire
pour changer (= améliorer ?) le fonctionnement de la France, mais
bien : « Où trouver l’argent pour le faire ? »
Ce qui
suppose que sans argent il n’est pas de
politique autre que conservatrice possible. D’ailleurs c’est souvent là que se
situe l’origine de l’écart entre promesses électorales et réformes véritables.
Je n'ai pas besoin d'être un analyste très informé pour comprendre que si le Président Sarkozy n’a pas
fait les réformes pour les quelles il avait été élu c'est en raison de la crise de 2008 qui l'a empêché de réaliser le programme promis. Et finalement on dirait aussi la même chose du quinquennat de
François Hollande secoué par la crise de l’euro qui avait pris le relai dès
2010. --> Alors, souhaitons de nombreuses réformes parce que ça suppose que
nos finances se portent mieux !
Mais ce n’est
pas tout ! Parce qu’à force de faire des économies on est bien obligé de
rétrécir le champ des dépenses. C’est forcé : réduisez la taille du gâteau
du dimanche et un jour vous verrez qu’on ne peut plus la réduire : il faut
purement et simplement supprimer des convives. Quand il s’agit des dépenses de
l’Etat, il faut en arriver à ce qu’il se retire de certaines dépenses de
service public, les quelles seront alors transmises aux entreprises privées. Je
reste confondu d’étonnement que le débat ne soit pas déjà à ce niveau. On
devrait se demander non pas quelles réductions budgétaires on peut encore
faire, mais bien quels services peuvent être privatisés ?
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(1) Pour
mémoire, rappelons que la loi Pacte supprime certaines taxes portant sur les
entreprises – ce qui produit un manque à gagner qu’il faut donc « financer »
par des économies sur le budget général. Voir ici
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