L’Italie est (re)-devenue une forteresse. Elle s’apprête à expulser 500000 (cinq cent milles) migrants
Lors d’un
meeting à Vincenza, samedi soir, Matteo Salvini avait prévenu que « le bon
temps pour les clandestins [était] fini ». « Préparez-vous à faire les valises
», a-t-il assené… (cf. ici)
o-o-o
Voilà
l’exercice de lecture proposé : dites ce que vous ressentez à la lecture
de ce texte. Sentez-vous l’émotion qui monte, du genre « Ce sont des
hommes, des femmes et des enfants qui sont mes semblables, qui forment un
famille dont je fais partie : car rien de ce qui est humain ne m’est
étranger. » ?
Oui, ou
non ? Car ce pourrait être sans honte aucune un refus poli : « La France ne saurait accueillir toute
la misère du monde, mais seulement en prendre sa juste part. » comme
disait Michel Rocard. Nulle empathie, juste un calcul de quota :
« Ici, on a déjà donné ; allez voir ailleurs ! »
La question
que pose le philosophe est « S’agit-il il d’une responsabilité dont on
peut se dégager ? La vie des autres est-elle susceptible d’être à charge
exclusive de professionnels, des pouvoirs publics ? En bref : moi qui
ne suis ni l’un ni l’autre, je n’aurais donc plus la charge de secourir celui
qui agonise à ma porte ? »
La réponse
est vite emballée : « Bien sûr que non ! Je ferai tout
l’indispensable, la solidarité ne peut pas être un délit, etc. »
Banalités ?
Peut-être. Mais admettons que tout cela soit vrai, je veux dire : que la
prise de conscience de l’impérativité du secours soit admise. La question
est : quand et comment ça peut avoir lieu ? Moi, je n’ai aucune
expérience directe de l’échouage de migrants sur nos côtes. Par contre j’ai vu
des migrants fouiller nos poubelles, et aussi j’ai vu les cicatrices laissées
par les tortures qu’ils ont fuies.
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