"Les
déclarations sur l'affaire Aquarius qui viennent de France sont surprenantes et
dénoncent un sérieux manque d'information sur ce qui se passe réellement »
déclare le ministre italien Guiseppe Conte. Et de pointer le fait que la
France, à l'inverse de l'Espagne, ne s'est pas beaucoup engagée dans ce
dossier.
o-o-o
Je
m’abstiendrai ici de peser le pour et le contre des accusations
réciproques : y a-t-il de la part des Italiens un calcul cynique
instrumentalisant les naufragés après leur fuite hors de Lybie ? (Il est
vrai qu’hier au moment même où les espagnols devaient ouvrir leur port à ces
650 malheureux, plus de 900 de leurs semblables partis plus tard de Lybie et
récupérés par les garde-côtes italiens débarquaient en Sicile – de quoi se
perdre en conjectures…). La France se drape-t-elle une fois de plus dans la
toge du professeur de morale, insupportable et ridicule attitude ?
Ce qui est
par contre incontestable c’est qu’on s’embrouille avec la confusion entre les
masses migratoires et les individus de chair et d’os qui font l’expérience
cruelle des souffrances et des dangers de l’exode.
- Les uns diront que des individus
additionnés les uns aux autres, ça fait des masses qui ont un impact déplorable
sur l’économie et sur la société.
- Les autres désagrégeront ces
ensemble pour dire que chaque tête qui émerge de la masse des naufragés a vécu
l’enfer et que, quelque soient les raisons pour les quelles elle l’a subi, c’est
avec épouvante qu’elle tend la main à l’homme qui peut la secourir.
Bon,
alors : que veulent ces hommes et ces femmes qui ont bravé l’enfer pour
s’échouer sur nos cotes ? Du travail ? Partager notre
prospérité ? Avoir une belle maison avec une pelouse devant et de jolis
enfants qui jouent au ballon ? Et dans la maison, un garage avec une
BMW ?
Mais là,
aujourd’hui dans la masse humaine de l’Aquarius, que nous demandent ces hommes
et des femmes ballotée par les vagues ? Eux qui ont frôlé la mort et qui sont
comme des moribonds qui tendent la main vers nous, ils demandent que nous
partagions avec eux cette richesse inestimable : la sécurité.
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