dimanche 3 juin 2018

CORVÉABLE À MERCI, RAS-LE-BOL : DES POLICIERS MANIFESTENT POUR LEURS CONDITIONS DE TRAVAIL


A Paris : en pyjamas et bonnets de nuit, des policiers manifestent pour leurs conditions de travail. Ils souhaitaient dénoncer "le mal-être des policiers franciliens" et leur "droit à une vie privée" : « Nous sommes amenés de plus en plus à travailler à n'importe quelle heure, à avoir des repos supprimés à la dernière minute » a expliqué à l'AFP Joseph, 48 ans, policier depuis 27 ans. « En ce qui concerne les repos c'est identique, vous finissez votre dernière journée, vous vous dites que vous êtes en repos le lendemain et on vous rappelle pour vous faire travailler et il n'y a rien à dire, il n'y a qu'à appliquer », a-t-il raconté. Rocco Contento a mis en garde sur les conséquences sur la vie familiale des policiers et leur moral: « Si on est mal dans sa famille et au travail on peut arriver à des situations extrêmes » Lu ici

- D’abord remarquons la menace à peine voilée : si les policiers deviennent nerveux ils risquent d’avoir la gâchette plus facile et … bonjour les dégâts.
- Ensuite que pour se ressourcer, le policier a besoin, comme n’importe quel travailleur d’une période de repos sécurisée et passée dans sa famille.
- Enfin notons que la vie privée fait partie de la personnalité du policier au point qu’aucun roman policier digne de ce nom ne ferait l’impasse sur celle-ci
--> Voyez les détectives privés américains : ont-ils une vie privée ? Oui, si l’on veut, à condition que leur errance nocturne dans les bars louches puisse en tenir lieu. Mais chez nous, tout le monde connaît le nom de la femme du commissaire Maigret (1).

Bref, il faut comprendre qu’un policier ne peut se définir que par le contraste entre sa mission et sa vie privée, et que souvent cette dernière est envahie par la première (2). Sa personnalité ne s’éclaire que de ce contraste : on la connaît certes par son activité dans les dangers et les risques courus dans poursuite des malfaisants, mais elle ne peut être totalement connue que dans la vie privée.
D’ailleurs, n’est-ce pas un cas bien général ? Sartre ironisait sur le garçon de café qui veut nous faire croire qu’il est par essence garçon de café, qu’il agit, qu’il vit, respire et dort comme garçon de café : c’est l’exemple même de la mauvaise foi. Pour comprendre la personnalité du garçon de café, imaginons-le, avec ses différents aspects dans son métier, mais aussi dans des activités ordinaires extra-professionnelles – entrain de se laver les dents ou de faire l’amour à sa régulière.
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(1) Voir ici. L’auteur de cet article à qui rien n’échappe précise même qu’elle est « grassouillette et bonne cuisinière »

(2) Dans le même ordre d’idée, on sait que James Bond après une mission périlleuse prend du bon temps sur une plage paradisiaque en compagnie d’une créature de rêve, mais que c’est juste le moment où lui arrive le message de rejoindre le chef du MI6

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